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Venezuela: le Repam et l'épiscopat dénoncent les excès de l'exploitation minière en Amazonie

C’est une prise de position ferme et remarquée que fait entendre le REPAM, -le réseau ecclésial pan-amazonien-, soutenu par l’épiscopat vénézuélien et la Caritas, en faveur des peuples indigènes. Dans un document présenté jeudi 5 avril 2018, il dénonce l’augmentation de l’activité minière, qui aboutit à la destruction et au saccage de l’Amazonie vénézuélienne. «Le cri de la terre et des peuples exigent le respect», peut-on y lire.

Manuella Affejee (avec SIR)- Cité du Vatican

L’appel est essentiellement adressé à la société civile et aux institutions, invitées à unir leurs forces, à se faire les porte-parole des peuples indigènes victimes de l’intensification de l’activité extractive, de la violation des conditions qui régissent l’exploitation minière et de la destruction lente de l’Amazonie, territoire que le Venezuela partage avec huit autres pays de la région. Les auteurs du documents dénoncent le modèle extractif prisé au Venezuela, et dans de nombreux Etats d’Amérique latine et du monde, comme un modèle impliquant «un développement insoutenable, une paupérisation accélérée, une forte dépendance aux aléas du marché géré par les entreprises multinationales, et l’affaiblissement sans précédent des Etats nationaux qui se retrouvent à la merci des corporations

L’humanité ne doit pas se séparer de la nature

«Les activités extractives font partie intégrante d’un modèle économique dominant qui a séparé l’humanité de la nature», avance le REPAM. Le document rappelle que de nombreuses voix, -notamment celles des organisations indigènes et environnementales-, se sont élevées contre la destruction de l’Amazonie, mais n’ont reçu en retour que «silence et représailles», attirant parfois «des exécutions et des massacres», à cause des «intérêts en jeu».

Eaux empoisonnées au mercure

La question socio-environnementale est seulement l’un des innombrables problèmes qui se posent aux populations indigènes: «je suis témoin de la douleur des personnes qui meurent en raison de l’empoisonnement de l’eau, contaminée par le mercure», a déclaré Mgr José Angel Divasson, président du REPAM Venezuela, lors de la conférence de presse de présentation du document, ajoutant que l’exploitation minière ne pouvait représenter une solution aux difficultés économiques du Venezuela.

Non à un modèle prédateur de développement

Le géographe Hector Escandel, coordinateur du REPAM au sein de la communauté de Puerto Ayacucho, va plus loin, estimant que l’exploitation minière fait partie d’un «modèle prédateur de développement», qui «ne produit pas le bien-être, mais bien la pauvreté et l’exclusion».

Le REPAM demande en conséquence une vraie réflexion sur ces thèmes évoqués, ainsi que le respect des droits des peuples indigènes et ceux de la nature, en écho avec les pressantes exhortations contenues dans l’encyclique Laudato Si’ du Pape François ; le Souverain Pontife, très sensibilisé à cette question, a d’ailleurs convoqué un synode spécial sur l’Amazonie, qui devrait se tenir en 2019.

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06 avril 2018, 17:04