Recherche

SIGNIS Afrique Kampala, participants à la Conférence de SIGNIS Afrique sur la migration SIGNIS Afrique Kampala, participants à la Conférence de SIGNIS Afrique sur la migration 

Le cardinal Czerny invite les journalistes à mieux relayer les voix des réfugiés

La conférence de SIGNIS Afrique poursuit ses travaux à Kampala en Ouganda jusqu'au 16 juillet. Lors de son intervention, le cardinal Czerny, Préfet du Dicastère pour le développement humain intégral, a appelé les medias catholiques à adopter une «forme de communication non hostile» et à mieux relayer les voix des réfugiés.

Paul Samasumo - Kampala (Ouganda)

La Conférence africaine de SIGNIS pour les médias catholiques, qui se tient actuellement à Kampala, en Ouganda, continue d'écouter la voix de l'Eglise, des responsables gouvernementaux et de la société civile ougandaise travaillant avec les migrants et les réfugiés. Une cinquantaine de journalistes de différents pays africains se sont réunis au séminaire de la capitale ougandaise pour chercher ensemble une nouvelle façon de communiquer les difficultés et les aspirations de ceux qui quittent leur patrie à la recherche d'une vie meilleure. 

Écouter la voix des migrants

Le cardinal Michael Czerny, Préfet du Dicastère pour le développement humain intégral, a souligné la responsabilité des médias catholiques, dans un discours lu par le Dr Mercedes De La Torre, du même Dicastère. «En tant que journalistes, vous êtes dans une position privilégiée pour écouter leurs cris et faire connaître leurs aspirations au monde», a écrit le cardinal. Il a précisé qu'il y a aujourd'hui quelque 35 millions de réfugiés contraints d'abandonner leurs maisons et de franchir les frontières internationales, auxquels s'ajoutent 71 millions de personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays. «Tant que l'on ne s'attaquera pas aux causes qui les poussent à fuir, il ne sera pas possible de trouver une solution», a souligné le cardinal, reprenant la pensée du Pape François: «Pour éliminer ces causes et mettre fin aux migrations forcées, nous avons besoin de l'engagement commun de tous, chacun selon ses responsabilités. Un engagement qui commence par le fait de se demander ce que nous pouvons faire, mais aussi ce que nous devons cesser de faire. Nous devons nous efforcer de mettre fin à la course aux armements, au colonialisme économique, au pillage des ressources des autres, à la dévastation de notre maison commune».

Pour une «communication non hostile»

Il s'agit donc de promouvoir une culture de la paix et, par conséquent, selon le cardinal Michael Czerny, «il est urgent de maintenir une forme de communication non hostile». Comme l'écrit le Pape François, il est nécessaire de surmonter la tendance à «discréditer et insulter les opposants» et d'ouvrir au contraire un «dialogue respectueux». Aujourd'hui, «il est terrifiant d'entendre avec quelle facilité sont prononcés des mots qui appellent à la destruction de personnes et de territoire» a regretté le préfet. Il a invité les journalistes à «rejeter les discours belliqueux et xénophobes, ainsi que toutes les formes de propagande qui manipulent la vérité en la défigurant à des fins idéologiques».

Le droit de ne pas émigrer ne doit pas être oublié

Le cardinal Czerny a égalememt souligné les opportunités qu'offrent les migrants à la vie des communautés. Leur présence, a noté le préfet, «est une occasion providentielle d'accomplir la mission évangélisatrice par le témoignage et la charité». Sans pour autant oublier le droit des personnes à demeurer sur leur propre terre. La cardinal a tenu à rappeler que pour la 109e Journée mondiale du migrant et du réfugié 2023, le 24 septembre 2023, le Pape François a choisi le titre «libre de choisir d'émigrer ou de rester». Il a ensuite conclu son message avec une question: «Que puis-je faire, en tant que journaliste et avec d'autres personnes influentes, pour que nos concitoyens soient libres de choisir d'émigrer ou de rester?».

De nouvelles stratégies médiatiques sont nécessaires

S'exprimant au nom du SCEAM (Symposium des conférences episcopales d’Afrique et de Madagascar), l'évêque nigérian Mgr Emmanuel Badejo a appelé les médias catholiques africains à envisager de développer de nouvelles stratégies médiatiques pour parler des migrants et des réfugiés, y compris le développement d'un lexique africain qui diffère des stéréotypes habituels des médias occidentaux. Des représentants du gouvernement ougandais, également présents aux travaux, se sont exprimés sur les politiques de leur pays à l'égard des réfugiés. Ils ont expliqué comment ces politiques s'inspirent du Cadre global d'intervention pour les réfugiés, adopté par les 193 membres des Nations unies en septembre 2016, dans lequel les États s'engagent à respecter les droits humains de ces personnes et à soutenir les pays qui les accueillent.

L’église catholique appelée à faire encore plus pour les migrants

Représentant la société civile ougandaise, le Projet de droit des réfugiés de la faculté de droit de l'université de Makerere a lancé un appel passionné à l'Église catholique d'Afrique pour qu'elle crée davantage de partenariats en signant des protocoles d'accord avec la société civile. Leurs recherches ont révélé que l'Église pourrait également faire davantage dans le domaine du conseil et de la prise en charge des traumatismes. Outre les conférences et les débats, les journalistes catholiques africains ont visité le sanctuaire des martyrs ougandais en priant pour les migrants et les réfugiés.

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

14 juillet 2023, 14:45