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Une école, cible d'attaque des rebelles en Ouganda Une école, cible d'attaque des rebelles en Ouganda  (ANSA)

Ouganda: l'appel d'un prêtre aux pourparlers de paix pour arrêter le massacre

De nombreux innocents continuent de mourir dans une guerre oubliée, a déclaré le père Sunday Augustine Masereka, du diocèse de Kasese, dans l'ouest de l'Ouganda, près du site où plus de 40 élèves ont été tués dans la nuit de vendredi 16 à samedi 17 juin à l'intérieur d'une école.

Linda Bordoni - Cité du Vatican

L'attaque terroriste qui a eu lieu la nuit du 16 juin dans une école secondaire de l'ouest de l'Ouganda a fait au moins 41 morts, pour la plupart des élèves. Un nombre indéterminé de jeunes ont également été enlevés et au moins huit personnes, grièvement blessées, ont été hospitalisées après avoir subi des brûlures lorsque les rebelles ont mis le feu au bâtiment.

La police ougandaise a imputé le massacre aux militants des Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe basé dans l'est de la République démocratique du Congo, qui a prêté serment d'allégeance à l'État islamique.

Sur l'école incendiée, des bombes, des armes et des couteaux

Le père Sunday Augustine Masereka est responsable du bureau de communication du diocèse ougandais de Kasese, tout près du lieu de l'attaque. Il a expliqué à Vatican News/Radio Vatican que l'école de Lhubirira, qui comptait 62 élèves, a été attaquée vers 23 heures par des rebelles qui ont franchi la frontière avec la RDC. L'attaque, a-t-il dit, a été horrible et a impliqué l'utilisation de bombes, l'incendie du bâtiment et de ses occupants, et l'agression des enfants et du personnel avec des armes à feu et des couteaux. Le père Masereka a confirmé les déclarations des autorités accusant les militants de l'ADF, et confirmé également qu'il s'agit d'un groupe militant islamique, puisque l'un des survivants - une femme enceinte - a été épargné parce que, selon les rebelles, les musulmans ne tuent pas une personne portant un enfant.


Victimes et terreur en Ouganda et au Congo

Selon le père Masereka, la raison de cette attaque est la riposte des rebelles contre les Forces de défense du peuple ougandais (UPDF) qui les chassent au Congo pour aider les soldats et le gouvernement de ce pays à combattre les miliciens, alors qu'ils «s'entraînent au Congo pour combattre l'Ouganda». Les ADF ont perpétré d'innombrables attaques et meurtres ces dernières années, tant en Ouganda que dans l'est du Congo, et le prêtre a affirmé que les habitants des deux côtés de la frontière sont terrifiés. Cela ne fait même pas deux semaines, a-t-il ajouté, «qu'ils sont venus tuer des gens en Ouganda; cette fois, ils ont attaqué le collège et les étudiants, (...) et il y a eu encore plus de meurtres au Congo». Masereka rapporte que les églises et les prêtres ont également été pris pour cible.

Casques bleus dans l'est de la RDC

Interrogé sur le soutien international dans la région, le prêtre ougandais a répondu qu'il y a des forces de l'ONU dans l'est de la RDC, mais que le sentiment général est qu'elles sont largement inefficaces. «Selon les Congolais, elles ne font pas grand-chose et de nombreuses personnes sont déplacées au Congo. Ils souffrent beaucoup au Congo et même des prêtres sont tués». La situation est vraiment terrible, a-t-il poursuivi, et il y a un grand besoin d'aide, «mais ceux qui sont sur place n'aident pas beaucoup. C'est pourquoi les Congolais ne sont pas très à l'aise avec les Nations unies».

L'appel aux pourparlers de paix

Grâce à la visite apostolique du Pape François en RDC en février dernier, les projecteurs se sont brièvement braqués sur les souffrances de la population du pays et, selon le père Masereka, son message d'espoir et de soutien a atteint les personnes. Ce qu'il faut, a dit le prêtre, c'est une solution négociée, car les habitants continuent de mourir et les combats ne résolvent rien. Au contraire, «les pourparlers de paix rassemblent les différents groupes pour qu'ils parlent, partagent et se mettent d'accord», a-t-il souligné. Car, «sans cela, les gens continueront à mourir» réitérant que «les armes ne résolvent rien».

l'urgence de la situation en Ouganda

Une guerre oubliée

Le père Sunday Augustine Masereka a conclu en invitant chacun à s'impliquer par la prière dans le drame que vivent les deux pays africains, tout comme l'Église doit s'impliquer. Il a aussi demandé aux médias de soulever dans la presse internationale la question de cette guerre oubliée, car des gens continuent de mourir au Congo, mais on n'en parle que lorsqu'un attentat est perpétré, observe-t-il.

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19 juin 2023, 10:30