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 Congrès Panafricain sur la Théologie, la société et la vie pastorale à Nairobi au Kenya Congrès Panafricain sur la Théologie, la société et la vie pastorale à Nairobi au Kenya 

L’action pastorale de l’Eglise d’Afrique auprès des femmes et des enfants en situations difficiles

L’action pastorale de l’Eglise d’Afrique auprès des femmes et des enfants était au cœur des échanges du deuxième et troisième jour du Congrès Panafricain sur la Théologie, la société et la vie pastorale. Les discussions ont porté sur les conditions que vivent les femmes et sur leur apport dans l’Eglise et la société. Les participants au congrès ont par ailleurs réfléchi sur la protection des enfants et l’amélioration de leurs situations.

Stanislas Kambashi, SJ - Nairobi

Dans certaines zones d’Afrique, les femmes et les enfants font face à des situations de vulnérabilité. Beaucoup d’entre eux vivent dans la précarité, parfois sans perspectives d’avenir. Auprès de ces personnes l’action des laïcs, religieuses, religieux, prêtres consiste à leur venir en aide de plusieurs manières, en fonction des défis qu’ils rencontrent. Les conférences et échanges ont ressorti les secours qu’apportent les agents pastoraux. Le rôle et l’apport de la femme dans l’Eglise et dans la société ont aussi été soulignés.

L’action des femmes et auprès des femmes

Les femmes en Afrique vivent une grande diversité des situations. Elles sont professeures, scientifiques, actrices sociales, mères adoptives ; mais elles vivent aussi dans des bidonvilles où elles doivent se battre pour la survie de leurs enfants. D’autres souffrent à cause des violences, de la dépression et des traumatismes. La réalité des filles-mères est aussi présente en certains endroits, à cause de la précarité des conditions sociales.
Le combat des agents pastoraux est alors de défendre leur dignité et de les sortir de ces conditions peu favorables. Tel est, par exemple, le cas des femmes du bidonville de Kibera, au Kenya, qui reçoivent une aide économique de la part de l’association locale Kijiji Cha Upendo. Dans le bidonville de Kansanga, à Kampala, en Ouganda, les jeunes femmes qui mènent des luttes sociales, économiques et religieuses, sont assistées par les religieuses et des laïcs. A Deep Sea, un autre slum du Kenya, les femmes qui vivent les conditions socio-économiques précaires sont aidées par des religieuses et des prêtres. Dans l’accompagnement spirituel, Marie leur est proposée comme modèle, dans l’optique d’une «mariologie incarnée»: femme pauvre, simple, qui a souffert, mais qui s’en sortait grâce à sa force intérieure.

L’apport précieux des femmes 

Les conférences et échanges ont montré en outre que les femmes ne sont pas que dans ces situations de vulnérabilité: dans certains cas, c’est elles qui tirent les autres de la misère. Tels sont les cas des religieuses qui travaillent avec les orphelins à Dungu, en RD Congo, ou avec les enfants de la rue au Nigeria ou en Ouganda. En Côte d’Ivoire, les «Mères adoptives» prennent soin des enfants qui perdent leurs mères dès la naissance, elles leur donnent l’affection maternelle et les font grandir comme leurs propres enfants. La contribution des femmes est aussi visible dans l’Eglise, particulièrement dans la préparation du synode sur la synodalité et dans beaucoup de services qu’elles rendent de différentes manières.

Célébrer les femmes 

La journée de mercredi s’est clôturée par une cérémonie de remise de prix à quelques femmes qui travaillent dans la prise en charge des enfants et femmes vulnérables. Sept femmes et un groupe des femmes ont été primés pour leur engagement dans la défense de la dignité de la personne ou pour leurs publications.

«Laisser les enfants venir à moi»

«Laisser les enfants venir à moi» est le thème qui a marqué le troisième jour de ce congrès panafricain sur la théologie, la société et la vie pastorale. Il a été souligné l’importance d’éduquer les plus jeunes aux valeurs culturelles africaines, qui tendent à se perdre dans certaines sociétés. Dans ce sens, il a été relevé l’importance du dialogue intergénérationnel entre parents et enfants. Les enfants, a fait observer un conférencier, sont de dons et des trésors dans l’héritage socio-culturel africain. Il est toujours possible pour la société de travailler pour leur intérêt supérieur. Cela étant, il faut les protéger des abus de tout genre, en renforçant, par exemple, les lois nationales et internationales sur la protection des enfants; il faut les protéger contre une mauvaise utilisation des technologies et leur procurer tous les soins possibles pour qu’ils ne puissent pas embrasser une éducation diffuse.
Pour les enfants qui vivent des conditions défavorables et qui se retrouvent dans la rue, les religieuses, religieux et organisations de l’Eglise créent des conditions pour les prendre en charge. Tels sont les cas des religieuses au Sud-Ouest du Nigeria et au Kenya, mais aussi en RD Congo et dans d’autres pays d’Afrique.
La troisième journée s’est terminée par la remise des prix de reconnaissance à quelques théologiens et biblistes africains.

 

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22 juillet 2022, 17:32