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M. Robert Compaoré, Ambassadeur du Burkina Faso près le Saint Siège M. Robert Compaoré, Ambassadeur du Burkina Faso près le Saint Siège 

La « diplomatie multilatérale », voie salutaire pour l’Afrique

La Paix, la diplomatie multilatérale, la question sécuritaire au Sahel… sont parmi les thèmes sur lesquels est revenu l’Ambassadeur du Burkina Faso près le Saint Siège, M. Robert Compaoré, après le discours du Pape François au Corps Diplomatique accrédité près le Saint Siège.

Stanislas Kambashi,SJ – Cité du Vatican

Le Pape François a reçu lundi le Corps Diplomatique accrédité près le Saint Siège, à l’occasion de la présentation des vœux, comme c’est une tradition au début de chaque année. Après cette rencontre, l’ambassadeur du Burkina Faso près le Saint-Siège, Son Excellence Robert Compaoré, a accordé une interview à Radio Vatican, au cours de laquelle il est revenu sur certaines questions.

Le message du Pape, source d’enseignements

Pour l’Ambassadeur Compaoré, le message du Pape François est toujours une source d’enseignements à laquelle on peut s’abreuver. Le Saint Père a abordé la question migratoire, appelant le monde à considérer le migrant comme une personne digne d’intérêt. Cet appel vaut particulièrement pour l’Afrique. La pandémie de Covid-19 reste aussi une préoccupation pour le Pape. Le Burkina Faso, qui avait enregistré très peu de cas avant l’apparition du variant Omicron, constate désormais une hausse de cas, mais la situation est sous contrôle, a assuré M. Compaoré, car le nombre reste réduit et l’Etat burkinabè assure une gestion efficiente.

La Paix, don de Dieu et œuvre des hommes

Dans son discours le Pape a aussi abordé le thème de l’environnement et de la Paix. L’Ambassadeur du Burkina Faso a rappelé les paroles de l’archevêque de Ouagadougou, le Cardinal Phillipe Ouédraogo, qui a dit que « la Paix est un don de Dieu, mais aussi l’œuvre des hommes ». Pourquoi continuer à fabriquer tant d’armes, pourquoi une circulation encore aussi grande d’armes ? S’est le diplomate à la suite du Pape.

La « Diplomatie multilatérale », voie de solution pour l’Afrique

François a souligné la « diplomatie multilatérale » comme voie de valorisation de la diversité. Pour M. Compaoré, le Pape a voulu appeler les Etats à conjuguer les efforts pour la construction d’un monde ayant des bases solides et où l’intérêt de tous est bien assuré. « Le fond de la pensée du Pape est l’appel à la solidarité, une solidarité qui consiste en une action commune, pour la défense d’intérêts communs ».

Pour l’Afrique, une telle diplomatie peut se traduire par la mise en commun des énergies, au niveau de l’Union africaine notamment, sans négliger le travail fait au niveau des organisations sous-régionales. « La division nous sera toujours préjudiciable, mais l’union nous rendra toujours plus forts, surtout au regard des potentialités que regorge le continent » ; et la voix de l’Afrique portera plus haut et « ira jusqu’à nous faire conquérir des victoires insoupçonnées », a déclaré l’Ambassadeur, qui a illustré cette solidarité agissante avec l’expression : « seul, on va vite, mais ensemble, on va loin ».

La crise sécuritaire « multidimensionnelle » au Sahel

Le Pape François a en outre évoqué la situation sécuritaire au Sahel, en soulignant des violents épisodes de terrorisme international dans cette région. Pour M. Compaoré, ce qui s’y passe actuellement « est une crise multidimensionnelle », qui engage tous. Son éradication relève d’une exigence commune, qui doit impliquer le multilatéralisme et la solidarité, car elle sera profitable à tous, autrement les pays africains en paieront un prix élevé tôt ou tard.

Le Burkina Faso avait alerté qu’il constituait une digue et que si elle cédait, le terrorisme pouvait connaitre une envergure plus grande. Aujourd’hui, le pays est touché par ce fléau. Le gouvernement burkinabè s’investi, du mieux qu’il peut pour combattre cette menace. Il a par exemple augmenté le budget des forces de défense et de sécurité et lui a doté des moyens conséquents pour faire face à cette gangrène qui commençait à s’enraciner. L’Ambassadeur du Burkina Faso près le Saint Siège invite la Communauté internationale à s’investir davantage pour combattre cette menace, en soutenant par exemple le G5 Sahel dans sa lutte contre le terrorisme.

L’Ambassadeur Robert Compaoré a également eu une pensée particulièrement pieuse pour les victimes des attaques terroristes au Burkina Faso et au Sahel en général.

 

Suivre l’interview de Son Excellence M. Robert Compaoré, Ambassadeur du Burkina Faso près le Saint Siège :

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13 janvier 2022, 17:40