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Nigéria : L'Eglise n'a pas peur d'affronter les défis

Monseigneur Augustine Akubeze, président de la Conférence épiscopale du Nigéria, réfléchit au processus synodal parmi les fidèles du Nigeria, alors que l'Église poursuit son chemin synodal de deux ans qui culmine avec le Synode des évêques en octobre 2023. C’était dans un entretien qu’il accordé à Vatican news.

Benedict Mayaki, SJ et Donatien Nyembo SJ - Cité du Vatican

Le 10 octobre, le pape François avait ouvert le processus du Synode sur la synodalité, et une semaine plus tard, les diocèses du monde entier avaient inauguré le processus à leur niveau. Plus récemment, le Secrétariat général du Synode des évêques a prolongé cette échéance pour la première phase du processus synodal d'avril à août 2022.

Pour de nombreux diocèses à travers le monde, ainsi qu'au Nigeria, le pays le plus peuplé d'Afrique, le coup d'envoi de la phase diocésaine et la prolongation du délai qui s'ensuit offrent une plus grande opportunité au peuple de Dieu de vivre une expérience authentique d'écoute et de dialogue.

Dans une interview accordée à Vatican News, le président de la Conférence des évêques catholiques du Nigeria, Mgr Augustine Obiora Akubeze du Bénin, revient sur la participation de l'Église nigériane au processus synodal, en particulier dans cette première phase, et sur les efforts déployés pour engager les fidèles.

Un synode d'écoute

«Le Saint-Père a apporté une nouvelle dimension à la préparation de ce synode», a déclaré l'archevêque. Le Pape veut que ce synode soit «un voyage dans l'écoute du peuple de Dieu et non un synode pour dire aux gens ce qu'ils doivent faire ou ne pas faire». Ainsi, le président des évêques nigérians souligne la place du Peuple de Dieu, rappelant qu'il est la raison pour laquelle les évêques, les prêtres et les diacres sont ordonnés et nommés. Par conséquent, leurs voix sont importantes pour établir l'ordre du jour du Synode des évêques.

Il note que l'Église du Nigeria a adopté cette vision de la synodalité et indique que les diocèses, au cours de cette première phase, discuteront de la manière dont l'Église peut répondre aux défis contemporains. À cette fin, le Secrétariat catholique du Nigeria est chargé de maintenir une synergie dans toutes les activités qui se déroulent dans les diocèses.

Le rôle des laïcs, en particulier des femmes

Mgr Akubeze poursuit en soulignant l'importance de la participation des fidèles laïcs au processus synodal, notamment par le biais des groupes d'apostolat des laïcs.

Il salue en particulier les contributions des femmes, dont certaines sont à la tête de divers groupes d'apostolat des laïcs dans l'Église. Il rappelle d'ailleurs que le président sortant du conseil des laïcs de l'archidiocèse du Bénin était une femme.

L'archevêque a également souligné le rôle actif de deux groupes de femmes : l'Organisation des femmes catholiques et la Confrérie des mères chrétiennes dans l'Église, et la façon dont leurs voix sont prises au sérieux dans la phase pré-synodale.

Un pays, des expériences chrétiennes différentes

Le Nigeria, un pays d'environ 210 millions d'habitants, est composé de chrétiens et de musulmans en majorité. Certaines parties de la région nord, majoritairement musulmane, ont été un foyer d'insécurité ces dernières années, avec des cas répétés de violence et de persécution alimentés par plusieurs facteurs, dont le banditisme et l'extrémisme religieux. L'expérience vécue par les chrétiens du nord est donc différente de celle vécue par leurs homologues de la région sud, majoritairement chrétienne.

Interrogé sur les efforts de l'Église face à ces différentes expériences vécues par les chrétiens dans le pays, l'archevêque Akubeze reconnaît la douleur et la souffrance des frères et sœurs chrétiens dans le nord du Nigeria, notant que leur expérience «ne peut être exprimée de manière adéquate par écrit, ou entièrement saisie dans une interview».

Rappelant les mots de Tertullien – «Le sang des martyrs est la semence de l'Église» - il souligne les efforts des évêques, des prêtres et des missionnaires dans le nord du Nigeria, dont certains sont même morts pour leur foi.

Face à cette situation, l'Église n'est pas restée silencieuse, note l'archevêque, en soulignant l'engagement de l'Église pour le respect des droits des chrétiens accordés par les Constitutions nigérianes, et les efforts en faveur du dialogue interreligieux pour promouvoir la paix. L'Église s'est également efforcée de fournir des services humanitaires aux personnes déplacées à l'intérieur du pays, quelle que soit leur religion.

Une Église dynamique

L'archevêque Akubeze a ensuite réitéré l'engagement de l'Église nigériane dans le processus synodal, depuis la phase diocésaine actuelle jusqu'au niveau national.

«L'Église locale au Nigeria est vibrante et vivante», affirme-t-il. «Elle n'hésite pas à affronter les défis qui lui sont propres». «Nous attendrons d'écouter les fruits des discussions locales des différents diocèses pour voir ce que pensent nos fidèles, et cela sera transmis au Saint-Siège pour le synode des évêques.»

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15 novembre 2021, 16:47