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Le Pape prône le dialogue en eSwatini

A l’issue la prière de l’Angélus à la place Saint-Pierre du Vatican, le Pape a fait un appel, le dimanche 4 juillet 2021, faisant suite à celui de Mgr José Luis Ponce de León, évêque de Manzini, en faveur de la paix en eSwatini.

Donatien Nyembo SJ – Cité du Vatican

Les tensions restent vives dans l'État d’eSwatini, ex Swaziland, où de violentes manifestations sont en cours depuis plusieurs semaines contre le roi Mswati III, le dernier monarque absolu du continent africain au pouvoir depuis 35 ans.

Les manifestations ont été déclenchées par le meurtre, en mai dernier, d'un étudiant en droit, Thabani Nkomonye, dont la police est accusée. La mobilisation, la plus importante depuis les manifestations de 2019, s'est étendue au cours de la dernière semaine de juin alors que la répression s'intensifiait. En effet, le roi a répondu aux protestations en bloquant l'internet, en imposant un couvre-feu et en déployant l'armée contre les manifestants. Selon les militants et les forces d'opposition, les affrontements ont fait des dizaines de morts et divers blessés. Les autorités ont nié ces meurtres.

Une invitation au dialogue

« De la nation bien-aimée d'eSwatini, en Afrique australe, on rapporte des tensions et des violences », a déclaré le Saint-Père témoignant ainsi de sa proximité pour le peuple de ce royaume africain.

Le Saint-Père a exhorté les responsables politiques et les manifestants au dialogue de manière à en venir à bout de la crise de manière pacifique. « J'invite ceux qui occupent des postes de responsabilité et ceux qui expriment leurs aspirations pour l'avenir du pays à faire un effort commun pour le dialogue, la réconciliation et la résolution pacifique des différentes positions. », a déclaré le Pape.

Comme François, l'évêque de l'unique diocèse du pays, avait lancé un appel urgent au calme et au dialogue. « Répondre par le feu au feu ne servira qu'à réduire ce pays en cendres », avait averti l'évêque de Manzini.

Un dialogue ouvert

Tout en reconnaissant les raisons des protestations, Mgr Ponce de Léon a réaffirmé que la seule façon de sortir de la crise est un « dialogue ouvert » impliquant toutes les parties citant le Pape François dans Fratelli tutti : « Un dialogue social authentique présuppose la capacité de respecter le point de vue de l'autre, en acceptant la possibilité qu'il contienne des croyances ou des intérêts légitimes ».

Rétablir l’internet

Mgr de Léon appelle également au rétablissement des services Internet, affirmant que cela permettra aux Églises, aux ONG, aux organisations politiques et autres organismes « de partager leurs appels au calme et au dialogue ». « Les églises seront également en mesure de fournir un soutien spirituel vital en cette période de crise », a-t-il ajouté.

L’alarme du Denis Hurley Peace Institute

L'inquiétude suscitée par l'escalade à eSwatini a été exprimée ces derniers jours par Johan Viljoen, directeur du "Denis Hurley Peace Institute", une organisation catholique parrainée par la Conférence des évêques d'Afrique du Sud, qui s'emploie à promouvoir la réconciliation et la paix en Afrique. Selon le responsable du centre de recherche, si les causes de la crise ne sont pas traitées de manière urgente, le conflit risque de dégénérer.

Avec un peu plus d'un million d'habitants, l’eSwatini a vu le mécontentement de la population s’accroître ces dernières années, en particulier celui des jeunes qui réclament la liberté politique, du travail et, surtout, un premier ministre élu démocratiquement et doté de pouvoirs exécutifs.

 

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04 juillet 2021, 13:09