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Côte d’Ivoire : 50 ans de sacerdoce du Cardinal Kutwa, réconciliation et unité

Lors de la messe célébrée samedi 17 juillet 2021 dana la cathédrale Saint Paul d’Abidjan, à l’occasion de ses 50ans de sacerdoce, l’archevêque d’Abidjan, le cardinal Jean-Pierre a lancé un message à la classe politique : « Les temps sont mûrs pour aller à la réconciliation…Ne perdez plus le temps dans des palabres inutiles ».

Donatien Nyembo SJ (avec Marcel Ariston Blé) – Cité du Vatican

L'heure est à la réconciliation, l'heure est à la mobilisation de tous les enfants de Côte d'Ivoire pour l'unité : tel est, en résumé, l'appel fort lancé samedi 17 juillet par le cardinal Jean-Pierre Kutwa, archevêque d'Abidjan, en Côte d'Ivoire. Ses paroles ont été prononcées au cours de la messe présidée dans la cathédrale locale Saint Paul : une messe solennelle célébrée à l'occasion du 50ème anniversaire du sacerdoce du cardinal, ordonné le 11 juillet 1971 dans la paroisse de Notre-Dame du Perpétuel Secours à Treichville.

Quand je vous vois assis ainsi…

La célébration eucharistique a connu la participation des représentants du gouvernement et de l'opposition, dont l'ancien chef d'État Laurent Gbagbo, assis les uns aux côtés des autres.

« Quand je vous vois assis comme ça, je dis merci et encore merci au Seigneur », a dit l'archevêque, « parce que vous n'êtes pas des ennemis, mais des adversaires politiques. Chacun d'entre vous cherche le bien-être de notre pays. » « Je vous remercie beaucoup d'être ici », a ajouté le cardinal Kutwa, notant que « l'heure est à la réconciliation, l'heure est à la réunion de tous les enfants de Côte d'Ivoire. Le moment est venu ». « Ne perdez pas de temps en bavardages inutiles qui ne mènent qu'à la désolation", a-t-il exhorté, priant ensuite le Seigneur de « féconder le cœur de tous, afin que naisse le véritable amour du pays et que tous travaillent au développement intégral de la nation. »

Le Parcours du prélat

Né le 22 décembre 1945 à Blockhauss, dans l'archidiocèse d'Abidjan, dernier d'une famille de dix enfants, le cardinal Kutwa a découvert sa vocation très tôt. En 1957, il entre au petit séminaire de Bingerville, puis poursuit des études de théologie au grand séminaire d'Anyama. Le 11 juillet 1971, il est ordonné prêtre pour l'archidiocèse d'Abidjan. Il y exerce son ministère de vicaire dans la paroisse de la cathédrale Saint-Paul et d'aumônier de la Jeunesse étudiante catholique entre 1971 et 1974, puis est affecté à la paroisse Saint-Augustin de Bingerville de 1974 à 1978.

Entre-temps, il a poursuivi ses études de théologie biblique, se rendant également à Jérusalem et à Washington pour étudier en profondeur l'hébreu et l'anglais. En 1987, il retourne en Côte d'Ivoire comme curé de la cathédrale, tout en assumant les fonctions de professeur d'Écriture Sainte au grand séminaire d'Anyama et d'aumônier diocésain de la JEC.

En février 1998, il retourne à la paroisse de Treichville, où il reprend son ministère de curé. Le 2 juin 2001, Jean-Paul II le nomme archevêque métropolitain de Gagnoa. Le 16 septembre, il est ordonné évêque. En octobre 2005, il participe en tant que délégué de l'épiscopat de Côte d'Ivoire, à la 11e Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques consacrée à l'Eucharistie.

Le 2 mai 2006, Benoît XVI le transfère au siège métropolitain de la capitale. Parallèlement, il préside la Commission épiscopale nationale pour l'apostolat des laïcs et devient vice-président de la Conférence épiscopale régionale d'Afrique de l'Ouest (Recowa/Cerao), ainsi que vice-grand chancelier de l'Université catholique d'Afrique de l'Ouest.

Attentif à la dimension du dialogue œcuménique et interreligieux, il a accompagné la Côte d'Ivoire pour sortir de l'expérience dramatique de la guerre civile avec l'espoir que le pays puisse être « une terre d'amitié et de fraternité ». Le 22 février 2014, le pape François le créé cardinal, avec le titre de Saint Emerenziana à Tor Fiorenza.

Au cours de sa vie, le cardinal a été victime de trois graves accidents de la route : le premier s'est produit un mois avant son ordination diaconale ; le deuxième a eu lieu le 11 juillet 1971, le jour même de son ordination sacerdotale ; et le troisième, le plus dramatique, s'est produit le 7 juillet 1997 et a mis sa vie en danger, le faisant tomber dans le coma et l'obligeant à passer huit mois à l'hôpital. En outre, deux chutes en 2009 et 2013 ont encore réduit sa mobilité. Mais malgré toutes les souffrances qu'il a endurées, lors de la messe du 17 juillet 2021, le cardinal Kutwa a déclaré : « Je chanterai toujours les merveilles du Seigneur parce qu'il m'a relevé ».

 

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20 juillet 2021, 10:35