Le Pape renouvelle son appel à la paix en Ukraine et dans d’autres pays

Au terme de l’audience générale de ce mercredi 24 août, le Saint-Père a lancé un appel fort à la fin de la guerre en Ukraine, qui a commencé il y a précisément six mois. «Le risque d’une catastrophe nucléaire» à Zaporijia et le trafic des armes préoccupent François, qui a aussi évoqué d’autres conflits en cours, comme en Syrie ou au Yémen, et le cas des Rohingyas en Birmanie.

Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

Attirant régulièrement l’attention sur la situation en Ukraine lors de ses audiences hebdomadaires ou des angélus dominicaux, François ne pouvait pas passer le sujet sous silence à l’occasion des six mois du début de la guerre, ce mercredi 24 août. «Je renouvelle mon invitation à implorer la paix du Seigneur pour le bien-aimé peuple ukrainien qui, depuis six mois aujourd’hui, subit l'horreur de la guerre», a-t-il demandé depuis la salle Paul VI où il venait d’achever sa catéchèse.


Pensée pour les orphelins russes et ukrainiens

Le Pape a souhaité que «l’on entreprenne des pas concrets pour mettre fin à la guerre et éviter le risque d'une catastrophe nucléaire à Zaporijia». La centrale nucléaire la plus grande d’Europe, située au sud de l'Ukraine et occupée par l'armée russe depuis le mois de mars, est au cœur des préoccupations internationales car les bombardements réguliers aux abords du site font craindre un nouveau Tchernobyl.

Le Saint-Père a aussi eu une pensée pour les «prisonniers», «en particulier ceux qui se trouvent dans des conditions fragiles, et je demande aux autorités responsables de travailler à leur libération».

«Et je pense aux enfants, à tant de morts, à tant de réfugiés, il y en a tant ici...», a poursuivi François sous les applaudissements de l’assemblée. «Tant de blessés, tant d'enfants ukrainiens et russes qui sont devenus orphelins, et les orphelins n'ont pas de nationalité. Ils ont perdu leur père ou leur mère. Qu'ils soient russes, qu'ils soient ukrainiens...», s’est désolé le Saint-Père. 

«La guerre est une folie»

«Je pense à tant de cruauté envers tant d'innocents qui paient pour la folie, la folie de tous les côtés, car la guerre est une folie», a martelé le Pape, regrettant «les innocents paient pour la guerre». François a ensuite pointé du doigt ceux qui s’enrichissent en raison de la guerre ou du «commerce des armes», les qualifiant de «délinquants qui tuent l'humanité». Parmi ces innoncents, près de 1000 enfants tués ou blessés depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, indiquait il y a deux jours l'UNICEF.

«Et nous pensons aux autres pays qui sont en guerre depuis longtemps», a continué le Souverain Pontife, mentionnant la Syrie où le conflit s’éternise depuis plus de dix ans, le «Yémen, où tant d'enfants souffrent de la faim». Dans ce pays de la péninsule arabique, la quasi-totalité de la population, soit 24 millions de personnes, a besoin d’une assistance humanitaire et le conflit a provoqué le déplacement de 3 millions de personnes, selon l’UNICEF. En 2020, 12 millions d’enfants yéménites avaient besoin d’une aide humanitaire pour vivre.


L’exode sans fin des Rohingyas

 «Pensons aux Rohingyas qui parcourent le monde à cause de l'injustice d'être chassés de leur terre», a également déclaré François, alors que ce 25 août marquera le cinquième anniversaire du début de l’exode de la minorité musulmane de Birmanie, contraints de fuir les exactions de l’armée birmane et des milices bouddhistes. En 2017, quelque 740 000 Rohingyas avaient fui vers le Bangladesh voisin. Comme l’a récemment averti le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), pour les près d'un million de réfugiés Rohingyas désormais «apatrides, les conditions de vie au Bangladesh sont extrêmement précaires et ils sont encore totalement dépendants de l'aide humanitaire pour leur survie» .


Mais comme l’a conclu François, «six mois après le début de la guerre, pensons à l'Ukraine et à la Russie». «Ces deux pays, je les ai consacrés au Cœur Immaculé de Marie», a-t-il rappelé en référence à son acte de consécration prononcé le 25 mars dernier en la Basilique Saint-Pierre. «Que la Mère voie ces deux pays, qu'elle voie l'Ukraine, qu'elle voie la Russie, qu'elle nous apporte la paix. Nous avons besoin de paix», a-t-il prié au terme de cet appel.  

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24 août 2022, 10:46