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Des réfugiés Rohingyas à la frontière entre la Birmanie et le Bangladesh, le 24 août 2018. Des réfugiés Rohingyas à la frontière entre la Birmanie et le Bangladesh, le 24 août 2018.  

Deux ans après son exil, rien n’a changé pour la communauté Rohingya

Cela fait maintenant deux ans que la communauté Rohingya a dû fuir la Birmanie, victime d’exactions. Les conditions promises pour permettre son retour se font attendre.

Marine Henriot - Cité du Vatican 

C’est sous un soleil de plomb que 200 000 Rohingyas ont commémoré les deux ans de leur exil de Birmanie le dimanche 25 août. En août 2017, environ 740 000 d'entre eux avaient fui l’Etat de Rakhin, dans l’ouest, après une opération de l’armée birmane. Des familles entières se sont rendues au Bangladesh. De l’autre côté de la frontière les attendaient des conditions de vie très difficiles, dans des camps. Parmi ces camps, celui de Kutupalong, le plus grand au monde, où s’entassent plus de 600 000 Rohingyas. 

Ce dimanche lors du rassemblement, des enfants, des femmes voilées et des hommes vêtus de pagne criaient «Dieu est grand, longue vie au Rohingyas». «Je suis venue là pour demander justice pour le meurtre de mes deux fils. Je continuerai à me battre jusqu'à mon dernier souffle», a déclaré Tayaba Khatun à l’AFP, 50 ans, en essuyant les larmes perlant sur ses joues.

Quelques jours auparavant, jeudi 22 août, le gouvernement birman annonçait par surprise des premiers retours dans la journée, alors que des discussions devaient normalement se poursuivre avec les réfugiés dans les camps. Aucun Rohingya n’avait accepté cette proposition. 


Des garanties de sécurité en Birmanie 

Selon un leader de la minorité, Mohib Ullah, les membres de cette communauté apatride souhaitent retourner en Birmanie mais sous trois conditions: avoir des garanties quant à leur sécurité, obtenir la nationalité birmane et pouvoir retourner dans leurs villages. «Nous avons été frappés, tués et violés à Rakhine. Mais qu'importe, c'est toujours chez nous là-bas. Et nous voulons y retourner», a-t-il expliqué à l’AFP. 

Des conditions qui pour l’instant, selon Amnesty International, ne sont pas réunies. Selon l’ONG, la violence à Rakhine rend pour l’instant le rapatriement dangereux et non-viable. 

En février, une délégation de représentants de l'Église catholique en Asie s’était rendue dans des camps au Bangladesh. Ils avaient alors appelé la communauté internationale à s’engager pour «trouver une solution diplomatique» à la crise des réfugiés et s’étaient inquiétés des conditions de vie dans les camps, «nous sommes particulièrement inquiet préoccupés par la vulnérabilité de nombreuses femmes et de nombreux enfants».

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27 août 2019, 13:17