Le cardinal Mario Grech, secrétaire général du Synode des évêques, reçu par le Pape en 2020. Le cardinal Mario Grech, secrétaire général du Synode des évêques, reçu par le Pape en 2020. 

Cardinal Grech: la présence de Pierre sur l'île de Paul confirmera notre foi

Dans une interview accordée à Radio Vatican - Vatican News, le cardinal maltais Mario Grech, secrétaire général du Synode des évêques, fait part de ses attentes concernant la visite apostolique du Pape François à Malte les 2 et 3 avril prochains.

Deborah Castellano Lubov – Cité du Vatican

Après avoir été reportée en mars 2020 en raison de la pandémie, la visite du Pape à Malte est imminente. François est attendu dans la nation insulaire de Méditerranée, à plus de 90% catholique, le week-end prochain, les 2 et 3 avril 2022. Il s’agit de son 36e voyage à l'étranger.

Le thème du voyage, «Ils nous ont traités avec une humanité peu ordinaire» (Actes 28:2), met en lumière la détresse des migrants qui traversent la Méditerranée vers l'Europe ainsi que la promotion de l'évangélisation dans le pays. Le thème rappelle également l'accueil hospitalier et chaleureux que saint Paul a reçu en 60 après J.-C., lorsque son bateau a fait naufrage et s'est échoué sur les côtes de Malte. Pendant son séjour à Malte, le Saint-Père se rendra dans les villes de La Valette, Rabat, Floriana et sur l'île de Gozo.

L’actuel secrétaire général du Synode des évêques accompagnera le Pape lors de ce voyage. Maltais, le cardinal Mario Grech a été évêque de l'île de Gozo de 2005 à 2019.

Que signifie la visite du Pape à Malte pour vous personnellement en tant que catholique maltais ?

C'est un moment de grâce car je crois que la présence de Pierre sur l'île de Paul nous confirmera dans notre foi. Et quand je dis que le Saint-Père renforcera notre foi, je veux aussi dire que j'attends qu'il envoie un signal d'alarme à mes ressortissants car, bien que nous soyons une nation catholique avec une forte tradition chrétienne, nous faisons partie du monde. Nous sommes un pays européen, donc ce qui se prépare sur le continent est également présent sur notre île. C'est pourquoi je prie fermement pour que l'Esprit Saint aide le Pape François à tirer le meilleur parti de sa visite et à nous aider dans notre nouvelle évangélisation. Je sais que mes frères de l'épiscopat de Malte sont engagés dans ce projet de nouvelle évangélisation.

Qu'est-ce que les Maltais ont besoin d'entendre de la part du Pape en ce moment ?

Je pense que nous avons besoin de quelqu'un qui nous donne plus d'espoir car, comme je l'ai dit, nous faisons partie du monde et le monde traverse des moments difficiles où, malheureusement, il est très facile de perdre espoir. Alors oui, je pense que mon peuple attend avec impatience de saluer et d'accueillir le Pape François parce qu'après tout, c'est une personnalité mais c'est plus qu'une personnalité, c'est Pierre. Il peut nous donner des raisons de ne pas perdre espoir, de regarder l'avenir avec enthousiasme et courage.

Nos pensées se tournent vers les Ukrainiens forcés de fuir leurs maisons. Pensez-vous que l'urgence des réfugiés ukrainiens sera la toile de fond de ce voyage où les réfugiés sont au centre ?

Même si l'on ne tient pas compte de la guerre en Ukraine, ce phénomène des réfugiés qui arrivent en Europe, Malte n'en est pas exclue. La question des réfugiés est centrale pour nos îles qui sont au carrefour de la Méditerranée. Je suis heureux que le Saint-Père lors de cette si courte visite, lors de ce pèlerinage, ait réussi à insérer dans son agenda une rencontre avec des réfugiés.

Tout d'abord, je pense que ce sera l'occasion pour lui de montrer son appréciation pour ma nation qui, en dépit de toutes les difficultés, a fait sa part et continue de le faire, mais, comme pour tout, nous pouvons faire plus. Et peut-être que, depuis notre île, il pourra envoyer un message à l'Europe, car compte tenu de notre nation -et de la taille de notre nation- il est juste et équitable que l'Europe ne laisse pas Malte seule dans cette tragédie humaine.

Vous avez fait allusion à la nécessité d'un certain réveil dans le pays. Quels sont les défis ou les plus grandes difficultés actuelles qui, selon vous, doivent être abordés ?

Cela me fait penser à un message important que le Saint-Père a envoyé en Europe il y a quelques mois: la dignité humaine et une ouverture transcendantale pour l'humanité. Il s'adressait à l'Europe et, comme je vous l'ai dit précédemment, Malte fait partie de l'Europe. Donc, s'il nous aidait directement ou indirectement à apprécier davantage la dignité humaine de chaque personne et à ouvrir nos cœurs au Transcendant -je veux dire Dieu- et à l’humanité, je pense que ce serait un bon cadeau à chérir.

A Malte, plus de 90% de la population dit être catholique. La foi et la dévotion y ont des racines profondes. Qu’est-ce que les églises d'autres pays pourraient apprendre des catholiques maltais ?

Je pense qu'aujourd'hui nous sommes là où nous en sommes grâce à nos familles. La première expérience chrétienne que nous avons est celle de l'église domestique, c'est-à-dire la famille. Évidemment, même à Malte, la famille a ses défis, mais grâce à Dieu, nous avons toujours des familles dans notre cœur. Et c'est peut-être quelque chose que nous pouvons partager avec d'autres églises et d'autres nations au niveau européen, car si nous perdons la famille, les conséquences seront très négatives.

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30 mars 2022, 18:44