Manifestation contre le président Alberto Fernandez à Buenos Aires, le 16 septembre 2021. Manifestation contre le président Alberto Fernandez à Buenos Aires, le 16 septembre 2021.  

Argentine: l’Église s'élève contre le narcotrafic à l'approche des élections

Un cancer social alimenté par la corruption et la cupidité. C'est ainsi que le secrétaire général du Celam et archevêque de San Juan de Cuyo, Mgr Jorge Lozano, définit le drame du trafic de drogue en Argentine. En pleine campagne électorale avant les élections législatives de novembre, la voix du président de l'épiscopat argentin s'est également fait entendre, déplorant «tant d'insultes à un corps social irrité» après la pandémie.

À l’approche des élections législatives du 14 novembre 2021, le climat social et politique se tend en Argentine. Dans ce contexte, Mgr Jorge Lozano exhorte les responsables politiques à «ne pas vendre de la fumée» concernant ce fléau social qu’est la drogue, et demande que des mesures profondes et efficaces soient prises contre le trafic qui, selon l'archevêque, fait partie d'un «cancer social alimenté par la corruption et l'avidité d'argent et de pouvoir». Dans sa réflexion hebdomadaire, Mgr Jorge Lozano considère que la pandémie de drogue «est réduite au silence, cachée ou, ce qui est pire, déguisée avec des expressions et des apparences récréatives».

Un thème peu présent dans les débats électoraux

Le secrétaire général du Celam a dénoncé le manque de présence de la question des drogues et du trafic de stupéfiants dans les débats électoraux sur ce qu'il considère comme «l'un des problèmes les plus urgents des familles». Face à ce mal, il a indiqué l'alternative sur laquelle l'Église argentine a misé ces dernières années: les trois "C", c'est-à-dire la chapelle, le club et l'école, un dispositif social, selon l’archevêque, qui devrait être présent dans chaque quartier, car il vise à éloigner les gens, et surtout les enfants et les jeunes, de la drogue. 

L'archevêque de San Juan de Cuyo, province de l'ouest du pays, a aussi vivement dénoncé les tentatives visant à dépénaliser la consommation de drogues ou à autoriser la consommation récréative en soirées, soulignant que «l'indifférence n'aide pas à la recherche de solutions efficaces».

La pointe visible de l’iceberg

Le lien entre les activités mafieuses du trafic de drogue, de la traite des êtres humains, du trafic de voitures volées et du commerce des armes n'est pas quelque chose de caché, a ajouté Mgr Lozano. Cela fait partie du «même cancer social alimenté par la corruption et l'avidité pour l'argent et le pouvoir». D'autre part, il a souligné la nécessité de rechercher des approches globales pour prévenir la consommation de drogues, étant donné qu'en général, «les drogues sont la pointe de l'iceberg face auquel se cachent de nombreux échecs en matière de santé, d'éducation et de famille».

«Grâce à Dieu, la conscience est en train de croître dans certains secteurs ecclésiaux et sociaux, même si nous devons souligner que l'accélération de la consommation est plus rapide», a déclaré l’archevêque argentin qui, rappelant les paroles du Pape François, a caractérisé l'activité de l'Église comme celle d’un «hôpital de campagne qui accueille les blessés du système, qui sont exclus et marginalisés par celui-ci».

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29 septembre 2021, 17:57