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Les mutilations génitales féminines désormais pénalisées au Soudan

C’est une décision importante mais qui est presque passée inaperçue dans une actualité écrasée par la pandémie de coronavirus : au Soudan, les MGF seront passibles de 3 ans de prison pour qui les commettra. C’est une avancée incontestable, mais tout le défi sera de faire appliquer cette mesure dans un pays où cette pratique reste très ancrée au sein des communautés.

Le nouvel amendement ajouté au code de Droit pénal soudanais prévoit une amende et une peine pouvant aller jusqu’à 3 ans de prison pour les auteurs de telles pratiques, très répandues au Soudan; selon les chiffres avancés par les Nations unies, 9 femmes sur 10 y ont déjà subi une excision.

Une application qui s'annonce difficile

Les associations de défense des droits des femmes ont salué ce réel progrès mais prévoient déjà toutes les difficultés de l’application effective de cet amendement. Beaucoup de communautés considèrent ces pratiques non médicales comme faisant partie intégrante de leurs traditions, nécessaires même pour que les jeunes filles puissent «trouver un mari». Le risque est donc qu'elles continuent de recourir à ces mutilations de manière clandestine.

On estime à l’heure actuelle que 200 millions de femmes et de jeunes filles dans le monde ont subi des MGF. Celles-ci ont cours surtout en Afrique (27 pays concernés), dans une partie de l’Asie et au Moyen-Orient. Ces mutilations ont de lourdes conséquences sur la vie des femmes qui y ont été soumises: elles peuvent être immédiates (hémorragies pouvant conduire à un décès), ou s’étaler dans le temps (infections multiples, infertilité, complications durant l’accouchement, etc.), sans parler du traumatisme psychologique subi.

Un exemple pour le continent

La décision du Soudan peut en tous faire figure d’exemple pour tout le continent. Depuis sa mise en place, le gouvernement transitoire a plusieurs fois indiqué qu’il plaçait la promotion des droits des femmes en tête de ses priorités. Plusieurs portefeuilles ministériels de choix ont d’ailleurs échu à des femmes: Affaires étrangères, jeunesse, instruction supérieure, travail et développement social. 

Le rôle et l'implication des femmes dans le mouvement de contestation populaire de 2019 -ayant abouti à la chute de l'ancien président Omar El-Béchir-, avaient été partculièrement notable.

 

 

 

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02 mai 2020, 11:41