Le président français Emmanuel Macron à l'issue du sommet européen à Bruxelles, après une nuit de tractations le vendredi 29 juin 2018. Le président français Emmanuel Macron à l'issue du sommet européen à Bruxelles, après une nuit de tractations le vendredi 29 juin 2018.  

Union Européenne: les pays «bénévoles» accueilleront les migrants

L’accord a été trouvé in extremis au petit matin, après une nuit blanche de négociations à Bruxelles lors d’un sommet européen tendu, noyauté par la question migratoire. L’Italie qui se disait prête à bloquer les conclusions du sommet des 28 se félicite de cette solution qui va renforcer le contrôle au niveau des frontières.

Marine Henriot - Cité du Vatican

Le maître mot de cet accord: volontariat. Les 28 dirigeants européens réunis à Bruxelles jeudi 27 et vendredi 28 juin prônent la création de centres contrôlés dans les pays européens qui le veulent bien. Des centres où seraient envoyés les migrants qui arrivent dans les eaux européennes. Une fois le tri effectué dans ces centres, les personnes éligibles à l’asile seraient réparties dans d’autres pays européens. Mais où? Pour les pays de destination, même règle, le volontariat. A la question de savoir si l’Italie allait oui ou non ouvrir des centres sur ses côtes, le président du Conseil des ministres Giuseppe Conte répond que cette décision doit être prise au niveau gouvernemental, mais que l’Italie «n’avait pas été invitée à le faire».

 «C'est d'abord le fruit d'un travail commun et c'est la coopération européenne qui l'a emporté sur le choix d'un non accord ou de décisions nationales qui n'auraient été ni efficaces ni durables», a déclaré Emmanuel Macron à la sortie du sommet à Bruxelles. 

Par ailleurs, les dirigeants des 28 appellent à «explorer rapidement» le «concept de plateformes régionales de débarquement» de migrants secourus en mer hors d'Europe, en coopération avec le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) et l'Organisation internationale des migrations (OIM), pour dissuader les traversées de la Méditerrannée.

Paris et Rome sur la même ligne 

En tout cas, cette décision à le mérite d’apaiser les tensions entre Paris et Rome. C’est même Emmanuel Macron et Giuseppe Conte qui en sont à l’origine et qui auraient réalisé des tractactions communes. Ce mardi dans la capitale italienne, le président français avait rejoint la position de la péninsule, déclarant que les navires d’ONG comme le Lifeline qui sauvent les migrants en mer faisaient «le jeu des passeurs». Ce matin un grand nombre de dirigeants européens se félicitaient, la Pologne parle d’un «très bon compromis».

Cependant, il ne faudrait pas oublier que, à cause des tensions entre les pays européens, la question initiale de ce sommet a été totalement écartée: la réforme du règlement de Dublin, qui donne au pays européen sur lequel accoste le migrant la responsabilité de la demande d’asile. La Commission propose de déroger à ce principe en période de crise, avec une répartition obligatoire des demandeurs d'asile depuis leur lieu d'arrivée. Mais des pays comme la Hongrie et la Pologne, soutenus par l'Autriche, s'y opposent frontalement. L'Italie demande de son côté un système permanent de répartition et l'abandon pur et simple du principe de la responsabilité du pays d'arrivée.

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29 juin 2018, 09:38