Des agents de santé et des volontaires engagés dans la lutte contre la dengue au Burkina Faso. Des agents de santé et des volontaires engagés dans la lutte contre la dengue au Burkina Faso. 

Burkina Faso: une épidémie de dengue fait plus 641 morts

Depuis le mois d’août 2023, le pays fait face à une flambée de l’épidémie de dengue. Des cas sont enregistrés dans toutes les régions du pays faisant au moins 641 morts à la date 29 novembre. Pour faire face à la situation, le ministère de la Santé et de l’hygiène publique burkinabé a mis en œuvre plusieurs stratégies. «Une situation sous contrôle», révèle le docteur. Diawo Rodrigue, médecin épidémiologique dans un entretien accordé à Radio Vatican.

Françoise Niamien - Vatican News

Des cas de contaminations et de décès dû à une épidémie de dengue continuent d’être enregistrés sur l’ensemble du territoire national burkinabé avec, comme épicentre, les régions du centre et des hauts-bassin.

«Le ministère de la Santé et de l’hygiène publique enregistrait, à la date du 29 novembre, plus de 134 mille cas suspects, plus 61 cas probables et plus 641 morts» a renseigné le docteur Diao Watron Rodrigue, médecin épidémiologique et directeur régional de la santé et de l’hygiène publique des hauts-bassins au Burkina Faso.
La dengue est une maladie virale qui est transmise aux humains par la piqûre de moustiques infectées appelées Aedes. Les symptômes les plus courants sont une forte fièvre, des maux de tête, des courbatures, des nausées et des éruptions cutanées.

«Une situation sous contrôle»

Face à cette flambée des cas de contamination et de décès, le docteur Diao rassure que «la situation n’est pas alarmante. Elle est sous contrôle».
«Pour faire face à cette épidémie de dengue, le ministère burkinabé de la Santé et d’hygiène public a mis en place un plan stratégique de lutte autour cinq axes» renseigne le médecin épidémiologique.

Le premier axe consiste à une prise en charge adéquate des malades à travers la dotation en intrants, l’installation de tentes pour augmenter la capacité d’accueil d’hospitalisation dans les structures sanitaires.
Le seconde axe est la lutte anti-larvaire physique qui consiste à l’éliminer des lieux de reproduction des moustiques dans les domiciles et les espaces publics à travers la pulvérisation spatiale et des campagnes de salubrité pour une meilleure gestion des ordures.

Le renforcement de l'épidémiologie et de la gestion des données: ce troisième axe se résume en une géolocalisation des malades, ce qui permet aux agents de santé de mener des actions ciblés dans ces endroits.
Aussi grâce à la plateforme nationale de saisie de données, STELAB, qui permet aux agents de santé d’enregistrer des informations de tous les cas et de faire régulièrement des analyses pour pouvoir mettre en place une meilleure stratégie de lutte.

La communication de proximité, quatrième axe de cette stratégie, concerne la communication en situation de crise et l’engagement communautaire.
«Nous faisons de la communication de proximité à travers la télévision, la radio, la presse écrite et les réseaux sociaux pour non seulement convaincre les populations à fréquenter les centres de santé mais aussi à les sensibiliser à la salubrité et à l’assainissement des différents lieux de vie et des espaces publics», a fait savoir le directeur regional de la santé et de l'hygiène publique de hauts-bassins.

La recherche d’action, le dernier axe de cette stratégie de lutte consiste à mener des actions orientées sur la base des données factuelles. Un axe qui selon le médecin a permis de maîtriser au mieux l’évolution de la maladie.
«Nous espérons d’ici quelques semaines en finir avec cette épidémie», a-t-il rassuré.

Une séance de pulvérisation
Une séance de pulvérisation


«Non à l’automédication»

«La dengue étant une maladie virale, elle n’a pas de traitement spécifique mais plutôt un traitement symptomatique» précise le médecin épidémiologiste
Toutefois face à cette situation épidémique, il exhorte les malades et tout cas suspects à éviter l’automédication. «Le fait d’utiliser des médicaments de notre propre initiative pourrait aggraver l’état de santé en entrainant une thrombopénie c’est-à-dire une coagulation du sang».

 «Nous exhortons les malades et les cas suspects à ne fréquenter que les centres de santé pour une meilleure prise en charge», a réitéré le docteur Diao.

 

Entretien avec Dr Diao, directeur de la santé et de l'hygiène publique de Haut-bassin au Burkina Faso.

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30 novembre 2023, 16:59