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Photo d'illustration des burkinabè vivant en zone de conflit Photo d'illustration des burkinabè vivant en zone de conflit  (AFP or licensors)

Burkina Faso: la malnutrition aiguë guette les enfants dans les zones de conflit

Depuis juillet 2023, le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique burkinabè, avec l’appui de l’UNICEF et de ses partenaires, a commandé une enquête nutritionnelle rapide sur 25 communes et localités du Burkina Faso. Selon de nouvelles données, la structure onusienne pour l’enfance avertit que «l'insécurité au Burkina Faso pousse plus d'un enfant de moins de 5 ans sur 10 vers la malnutrition aiguë dans 22 des 25 zones fortement touchées étudiées».

Vatican News

«Dans tant de régions touchées par les conflits, nous constatons une augmentation du nombre d'enfants gravement malades souffrant de malnutrition aiguë et ayant besoin d'un traitement salvateur. Ce niveau élevé de taux de malnutrition nous rappelle le coût humain profond de l'insécurité», a déclaré John Agbor, représentant de l'UNICEF au Burkina Faso.

Entre insécurité et malnutrition

Sur les 18 municipalités et les 7 localités où l'enquête a été menée, des taux élevés de malnutrition ont été relevés dans 15 zones. «Sept autres ont été classées comme ayant des taux très élevés, supérieurs au seuil d'urgence de 15 pour cent, avec 1 enfant sur 5 dans 3 communautés et localités souffrant de malnutrition aiguë. Les taux parmi les familles déplacées et les communautés d'accueil étaient similaires», tel qu’on peut le lire dans la déclaration.

L'enquête montre également que la situation nutritionnelle des femmes enceintes et allaitantes est tout aussi préoccupante, avec des taux de malnutrition aiguë globale (MAG) allant de 2,5 à 9,9 %.

Le taux de malnutrition aiguë pourrait connaître une hausse considérable

L'accessibilité limitée à certaines localités, les services restreints dans certains établissements de santé et marchés alimentaires, ainsi que l'insuffisance des infrastructures d'approvisionnement en eau et d'assainissement sont autant de facteurs qui contribuent aux taux élevés de malnutrition aiguë chez les enfants au Burkina Faso. Par exemple, en août 2023, a précisé l’UNICEF, «le ministère de la Santé et de l'Hygiène publique a signalé que 778 établissements de santé étaient fermés ou fonctionnaient à capacité minimale, privant 3,6 millions de personnes de soins de santé et de nutrition».

Dans tout le pays, a déclaré la structure onusienne pour l’enfance, «on estime que plus de 630 000 enfants de moins de cinq ans risquent de souffrir de malnutrition aiguë cette année, dont 172 000 de la forme aiguë sévère, selon la classification intégrée des phases (IPC)».

La nécessité d’une assistance nutritionnelle au Burkina Faso

Pour lutter contre ce fléau qui guette des milliers d’enfants, «l'UNICEF et ses partenaires  ont soutenu le traitement de quelque 211 000 enfants souffrant de malnutrition aiguë, dont 98 000 cas graves, entre janvier et octobre de cette année». Cela représente une augmentation de 30 % et de 21,4 %, respectivement, par rapport aux trois années précédentes selon la déclaration du représentant de l’UNICEF au Burkina Faso.

Le plan de réponse humanitaire et l'aperçu des besoins humanitaires pour 2023, a-t-il poursuivi, «estiment qu'au moins 54 millions USD sont nécessaires pour l'assistance nutritionnelle au Burkina Faso. À ce jour, moins d'un tiers de ce budget a été reçu». De ce fait, le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance  demande un financement plus souple, plus rapide et à plus long terme pour répondre aux besoins croissants des enfants et de leurs familles.

Faire en sorte qu’aucun enfant ne souffre de malnutrition

En collaboration avec le gouvernement, l'UNICEF et ses partenaires s'efforcent de faire en sorte qu'aucun enfant ne souffre de malnutrition. «Nous continuons à fournir des interventions vitales pour prévenir la malnutrition et les soins malgré les défis logistiques et sécuritaires», a déclaré Monsieur Agbor. «Les travailleurs humanitaires et les fournitures doivent atteindre en toute sécurité les enfants et les familles les plus vulnérables, là où le besoin est le plus urgent», a-t-il conclu en soulignant que toute interruption ou retard dans l'acheminement de l'aide a un impact négatif sur la survie des enfants et de leurs familles.

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29 novembre 2023, 17:12