Le cardinal Zenari parmi les chefs religieux à la cathédrale arménienne d'Alep, le 7 décembre 2019. Le cardinal Zenari parmi les chefs religieux à la cathédrale arménienne d'Alep, le 7 décembre 2019. 

Cardinal Zenari: la Syrie attend encore la paix et la reconstruction

Le week-end dernier a été marqué par l’inauguration et la consécration de la cathédrale arménienne catholique d’Alep, dédié à Notre-Dame-de-Bon-Secours. Le Pape a adressé un message de proximité et d’encouragement aux fidèle et au peuple syrien, qui a été lu par le nonce apostolique en Syrie, le cardinal Mario Zenari.

Gabriella Ceraso- Cité du Vatican

Malgré les destructions subies en raison des attaques djihadistes, les communautés chrétiennes d’Alep ne veulent pas abandonner leur terre et leurs églises. Après sa restructuration complète, la cathédrale arménienne catholique de la ville syrienne a été inaugurée et consacrée samedi et dimanche derniers, avec deux cérémonies différentes auxquelles ont pris part le Grand Mufti de la Syrie et des personnalités et représentants des institutions du pays, en lien avec des représentants des Églises chrétiennes d’Alep.

Elle a été présidée par Mgr Boutros Marayati, archevêque des Arméniens catholiques d’Alep, en présence du nonce apostolique, le cardinal Mario Zenari, qui a apporté le message du Saint-Père à l’Église et aux fidèles. Dans un entretien à la section italienne de Vatican News, le seul cardinal à exercer ce mandat de nonce a expliqué que cette cathédrale reconstruite est le symbole d’un témoignage de foi qui ne s’écroule pas, et que le Pape a voulu encourager un peuple de croyants encore très blessés et pauvres. Il souligne aussi la présence encourageant des représentants de toutes les religions, ce qui montre l’espérance du retour à la paix entre croyants des différentes confessions.

Entretien avec le cardinal Zenari

«C’était une belle journée de fête, une belle fête dont Alep avait besoin, dont surtout les chrétiens avaient besoin. Ce message qui est arrivé du Pape a encouragé les chrétiens mais aussi toute la population à continuer après cette épreuve qu’ils ont vécu. Tout le monde a participé, les Églises des différents rites, des cinq rites orientaux, l’Église latine, mais aussi les Églises sœurs orthodoxes et protestantes présentes à Alep, ainsi que nos amis musulmans et les autorités civiles. Cela a été une journée de joie, une fête d’espérance.

Pouvez-vous nous transmettre quelques extraits du message du Pape ?

Naturellement le Pape a rappelé la fidélité de ces Églises dans les moments difficiles, leur fidélité au Seigneur mort et ressuscité, et il les a encouragées à continuer, à donner encore ce témoignage de foi, d’espérance et de charité.

Le fait qu’une église qui retrouve son ancienne splendeur est un signe de renaissance, vous le remarquez aussi dans le reste du territoire ?

Maintenant, ici à Alep, presque toutes les églises ont été restaurées. Il y a malheureusement toute une Syrie qui attend encore d’être reconstruite. Il suffit de penser à certaines infrastructures : plus de 50% des hôpitaux sont fermés ou fonctionnent partiellement, et une école sur trois ne peut pas fonctionner. La reprise économique que tous attendent tarde à venir, une pauvreté croissante reste palpable. Donc il y a eu un beau signe d’espérance à voir la cathédrale où les chrétiens peuvent prendre conscience de leur responsabilité dans le fait d’être signe de réconciliation et de renaissance. Mais je dirais que c’est toute la Syrie qui attend d’être reconstruite.

Il est beau aussi que vous parliez des différentes représentations religieuse, c’est la vieille Syrie, celle d’autrefois, qui était aimée et exemplaire ?

On a vu ce moment de convivialité entre les différents groupe ethnico-religieux et nous espérons que ceci puisse donner une contribution à l’œuvre de réconciliation et de reconstruction de la Syrie.»

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10 décembre 2019, 15:32