Audience générale: l’hommage du Pape aux martyrs d’hier et d’aujourd’hui

Lors de l’audience générale de ce mercredi 19 avril, le Saint-Père s’est arrêté sur la figure des martyrs, «témoins de l’Évangile» qui sont «plus nombreux à notre époque qu’aux premiers siècles». Rappelant le sens de ce don de soi-même, François a rendu notamment hommage aux missionnaires de la charité tuées au Yémen durant la guerre.

Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

Ils ne sont pas des «héros qui ont agi individuellement», mais des «fruits mûrs et excellents de la vigne du Seigneur, qui est l’Église». Poursuivant son cycle de catéchèses sur la «passion pour l’évangélisation: le zèle apostolique du croyant», le Saint-Père a parlé ce mercredi matin des martyrs, hommes et femmes de tous âges, de toutes langues et de toutes nations qui sont «par excellence les témoins de l’Évangile».

Le mot "martyre" vient «du grec martyria, veut dire témoignage», a rappelé le Pape aux fidèles venus Place Saint-Pierre. Il désigne dans l'Église celui qui témoigne de la vérité ou de la vertu jusqu'à l'effusion du sang, à l’imitation du Christ. Le martyr est celui qui a regardé avec amour vers le Seigneur crucifié pour pouvoir donner sa propre vie. «Jésus a donné sa vie pour nous. Nous aussi, nous devons donner notre vie pour nos frères» résume saint Jean (1Jn 3,16).


Le plus grand signe de charité

Il y a dans le martyre, a expliqué le Souverain pontife, une «dynamique de gratitude et de réciprocité gratuite du don», «une grande générosité». Le martyre est la victoire de l’amour face à la violence, il est donc une «grâce éminente et la preuve suprême de la charité» (Lumen Gentium, 42). Toujours, les martyrs pardonnent à leurs bourreaux, a souligné l'évêque de Rome. 

François a aussi reconnu que les martyrs «sont plus nombreux à notre époque que dans les premiers siècles». De nos jours, pour avoir confessé leur foi, ils sont persécutés, «écartés de la société ou envoyés en prison». À chaque époque, ils montrent que «tout chrétien est appelé au témoignage de la vie», au don de soi au nom du Christ, même si cela ne passe pas forcément par l’effusion du sang.

Le Saint-Père a ensuite rendu un hommage appuyé aux sœurs missionnaires de la charité qui ont donné leur vie au Yémen, «une terre blessée depuis de nombreuses années par une guerre terrible et oubliée, qui a causé tant de morts et qui fait encore souffrir tant de personnes, en particulier des enfants».


Ne jamais tuer au nom de Dieu

Sœur Aletta, sœur Zelia et sœur Michael en juillet 1998; sœur Anselme, sœur Marguerite, sœur Reginette et sœur Judith en mars 2016. Sept sœurs assassinées, ainsi que quelques laïcs, autant de «martyrs de notre temps», a souligné François. «Parmi ces laïcs assassinés, outre des chrétiens, il y avait des musulmans qui travaillaient avec les sœurs. Il est émouvant de voir comment le témoignage du sang peut unir des personnes de religions différentes, a-t-il fait remarquer. On ne doit jamais tuer au nom de Dieu, car pour Lui nous sommes tous frères et sœurs. Mais ensemble, nous pouvons donner notre vie pour les autres», a déclaré le Pape, qui avait évoqué l’aide apportée par ces religieuses aux plus démunis.

Et de conclure cette catéchèse en souhaitant «que tous les saintes et les saints martyrs soient des semences de paix et de réconciliation entre les peuples», et qu’ils nous apprennent à témoigner comme eux de l’Évangile du Christ.

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19 avril 2023, 09:24