Le Pape avec les dirigeants et étudiants de l'Institut Ambrosoli de Codogno en Salle Clémentine du Palais apostolique, le 22 mai 2021. Le Pape avec les dirigeants et étudiants de l'Institut Ambrosoli de Codogno en Salle Clémentine du Palais apostolique, le 22 mai 2021.  

Aux «enfants du numérique», le Pape préconise des relations réelles

En recevant professeurs et élèves de l’école professionnelle Ambrosoli de Codogno, ville du patient zéro du Covid en Italie, le Pape François a encouragé samedi 22 mai «le noble travail de l’apprentissage», alliant cœur, tête et mains. Il a aussi conseillé aux jeunes de ne pas devenir esclave des instruments numériques.

Le Pape a commencé son adresse, en saluant «le double signe d’espérance» représenté par ces jeunes de l’Institut Ambrosoli, école professionnelle spécialisée dans l’apprentissage, à Codogno en Lombardie (nord de l'Italie).

«Dès que j'ai reçu votre proposition, j'ai vu qu'il était important de l'accepter, car votre école, dans le contexte de cette épreuve difficile, représente un signe d'espérance. Tout d'abord parce qu'il s'agit d'une école, c'est-à-dire d'un lieu d'enseignement par excellence. Ensuite, spécifiquement, parce qu'il s'agit d'une école technique et professionnelle, c'est-à-dire qu'elle prépare directement les jeunes au travail; et c'est précisément le travail, l'emploi, qui est l'une des victimes de cette pandémie», leur a assuré le Souverain pontife.

Aucun virus n’arrête la générosité des enseignants ni les rêves des élèves

Le Pape a loué les expériences positives reçues ces derniers mois de groupes d'enseignants et d'étudiants, en Italie et dans d'autres pays. Des expériences qui montrent selon François que lorsque la générosité des enseignants rencontre les «rêves» des élèves, «aucun virus ne peut les arrêter!»

«Vous, garçons et filles, avez une force en vous, un désir qui, s'il est stimulé et accompagné avec sagesse et passion par les adultes, porte des fruits surprenants. Le directeur l'a bien dit: nous avons besoin d'enseignants qui soient des "maîtres" au sens le plus noble du terme», a poursuivi le Pape.  

Le cœur, la tête et les mains

Le Saint-Père a ensuite développé ce lien précieux entre l'apprentissage et la pratique, entre l'étude et l'action, entre la «tête» et les «mains», à l’œuvre dans cette école de Lombardie, comme dans tant d’autres. Et il y a une autre dimension essentielle, a relevé le Pape, le «cœur», c'est-à-dire les désirs, les aspirations, les affections. «Ces trois dimensions doivent toujours interagir à l'école, comme elles sont liées dans la personne, dans le parcours de la vie. La tête, le cœur et les mains: un cercle qui doit toujours rester ouvert et dynamique», a affirmé le Saint-Père.

Privilégier les relations réelles et non virtuelles

La dimension relationnelle entre les étudiants, mais aussi avec les enseignants, a, elle, été pénalisée pendant les longs mois d'apprentissage à distance. «Je vous invite à tirer une leçon de ce manque: dans un certain sens, cette expérience négative peut vous apprendre quelque chose, à savoir l'importance des relations interpersonnelles réelles, et non virtuelles. Vous, garçons et filles, êtes les enfants de la société numérique, qui a ouvert de nouvelles voies de connaissance et de communication; mais nous savons bien qu'il y a un danger à se refermer sur soi et à voir la réalité à travers un filtre qui ne fait qu'accroître apparemment notre liberté», a donc conseillé François.

Que l'expérience de la pandémie, avec cette «abstinence» de relations amicales, stimule en vous, qui en êtes conscients, un plus grand sens critique dans l'utilisation de ces instruments numériques; «afin qu'ils restent tels, c'est-à-dire des instruments, soumis à notre intelligence et à notre volonté», a enfin insisté le Pape.

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22 mai 2021, 12:00