Le Pape François lors de sa visite privée au sanctuaire Albert Hurtago de Santiago du Chili où il a rencontré les jésuites du pays, en janvier 2018. Le Pape François lors de sa visite privée au sanctuaire Albert Hurtago de Santiago du Chili où il a rencontré les jésuites du pays, en janvier 2018.  

Le Pape François rencontre des victimes d’abus depuis le début de son pontificat

En vue du sommet de février sur la protection des mineurs, le comité d’organisation institué par le Pape attend des évêques qu’ils rencontrent, chacun dans leur propre contexte, des victimes d’abus. Un exemple fort en ce sens a été donné par le Pape François et Benoît XVI.

Alessandro Gisotti – Cité du Vatican

«Nous devons écouter ce que ressent une personne victime d’abus !». Le Pape François le soulignait avec force lors de sa rencontre avec les jésuites du Chili, le 16 janvier dernier au Centre Hurtado de Santiago.

François qui a pris cet engagement dès le début de son pontificat, sur les traces de son prédécesseur, Benoît XVI. Le Pape allemand avait rencontré des groupes de victimes d'abus aux États-Unis, en Grande-Bretagne, à Malte, en Australie et en Allemagne. 

 

Le 7 juillet 2014, le Pape argentin célébrait sa célèbre messe matinale à la Maison Sainte-Marthe en présence de victimes d’abus de la part de prêtres. Dans son homélie, le Souverain pontife demandait la grâce que «l’Église pleure et remédie à ce mal pour ses filles et fils qui ont trahi leur mission, qui ont abusé de personnes innocentes avec leur propre abus», rendant grâce aux victimes pour leur présence.

Rencontre avec les victimes aux États-Unis

Dimanche 27 septembre 2015 à Philadelphie, le Pape rencontrait un groupe de victimes abusées par le clergé américain.

«Les victimes d'abus sont devenues d'authentiques hérauts d'espérance et des ministres de la Miséricorde; nous sommes humblement redevables à chacune d’entre elles et à leurs familles, pour leur immense valeur à faire briller la lumière du Christ sur ce mal des abus sexuels sur mineurs», détaillait le Pape s’adressant aux évêques du monde entier réunis pour la VIIIème Rencontre mondiale des familles. Comme le faisait Benoît XVI, François rencontre toujours les victimes de manière strictement privée pour respecter la douleur et préserver leur vie privée.

La préface du livre de Daniel Pittet

François a aussi écrit la préface du livre du bibliothécaire suisse, Daniel Pittet, victime d’abus de la part d’un religieux pendant quatre ans durant son enfance. Son livre, publié en 2017, s’intitulait «Mon Père, je vous pardonne - Survivre à une enfance brisée».

Une fois encore, le Pape soulignait dans sa préface à quel point il est important de rencontrer les victimes d'abus. «Je remercie Daniel parce que ses témoignages, alors qu’il brisait le mur du silence qui étouffait les scandales et les souffrances, éclairaient une terrible zone d’ombre dans la vie de l’Église. Ils ouvrent la voie à une réparation juste et à la grâce de la réconciliation».

Avec les victimes d'abus du Chili

Le 16 janvier 2018, entre les murs de la nonciature apostolique de Santiago du Chili, François rencontrait un groupe de victimes d'abus, priait et pleurait avec eux. Trois mois plus tard, le 27 avril, il reçoit à la Maison Sainte-Marthe un autre groupe de victimes d'abus commis au Chili.

«La volonté du Pape est de laisser ces hôtes parler aussi longtemps que nécessaire», explique la Salle de presse du Saint-Siège. Cette rencontre est suivie d’une autre avec les victimes chiliennes du 1er au 3 juin 2018, puis à Dublin lors de la Rencontre mondiale des familles de cette année, avec un groupe de victimes du clergé irlandais.

À Sainte-Marthe, écouter la douleur

Outre toutes ces rencontres rendues publiques, nombreuses sont celles organisées par le Pape François en secret. «Parfois le vendredi, je m’entretiens avec des victimes. Cela peut se savoir ou rester confidentiel», racontait François aux jésuites chiliens – un entretien à huis-clos reproduit dans revue jésuite bimensuelle, La Civiltà Cattolica.

Enfin, dans sa Lettre au Peuple de Dieu publiée le 20 août 2018, le Pape percevait la douleur des victimes comme «une lamentation qui monte au ciel, qui touche l’âme et qui a longtemps été ignorée, cachée ou réduite au silence», comme «un cri que le Seigneur a écouté, nous montrant une fois de plus de quel côté il se tient».  

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18 décembre 2018, 18:41