Le Pape et des ouvriers place Saint-Pierre, à l'occasion d'une audience générale en 2014 Le Pape et des ouvriers place Saint-Pierre, à l'occasion d'une audience générale en 2014 

Que l’entreprise se fasse famille, le souhait du Pape François

Dans un message adressé aux participants du 26° Congrès mondial de l’Union Internationale des Associations de dirigeants chrétiens, le Pape invite les entreprises à construire une société plus humaine et fraternelle qui puisse « rendre les biens de ce monde plus accessibles à tous ».

Marie Duhamel - Cité du Vatican

Depuis ses origines, il y a 80 ans, cette fédération d’associations d'entrepreneurs chrétiens venus du monde entier ces jours-ci à Lisbonne, a eu le souci de traduire en termes économique et financier les principes de la doctrine sociale de l’Église. Depuis, le contexte a changé. La mondialisation a eu un profond impact sur les perspectives, les objectifs et la manière dont un dirigeant conduit ses affaires. Dans ce contexte, le Pape salue le souci de ces hommes et femmes de se réunir pour réfléchir à la vocation et à la mission des leaders économiques et entrepreneuriaux. Une «nécessité» pour le Saint-Père car «les objectifs de ces changements rapides et constants ne visent pas nécessairement le bien commun ou un développement humain durable». Ils peuvent même nuire au monde et à la qualité de vie d’une large part de l’humanité, regrette le Pape. (Laudato Si, 18)

Le respect de la personne

Dans la vie professionnelle d’un dirigeant, celui-ci est amené à rencontrer des situations de tensions lors desquelles il est nécessaire de prendre des décisions pratiques importantes en termes d’investissement ou de gestion. Alors, il peut être utile de rappeler trois principes fondamentaux présents dans l’Évangile  et dans l’enseignement social de l’Église. C’est que se propose de faire le Pape dans son message.

D’abord, la centralité de la personne. Chacun a ses capacité propres, ses aspirations, ses problématiques et ses difficultés. Quand une entreprise devient «famille», et que la gestion se préoccupe du fait que les conditions de travail soient toujours au service de la communauté, les travailleurs deviennent, à leur tour, «une source d’enrichissement». Ils se sentent encouragés à mettre leurs talents et leurs capacités au service du bien commun. Ils sont conscients du fait que leur dignité et leur situation sont respectées et non pas exploitées.

Une meilleure répartition des revenus

En exerçant ce «discernement économique», les objectifs établis par l’entreprise devraient toujours être guidés par la règle du bien commun, estime le Pape. «Ce principe fondamental de la pensée sociale chrétienne illumine et oriente, comme une boussole, la responsabilité sociale des entreprises, leurs recherches, leur technologie, leur démarche de contrôle de qualité, afin de construire une société plus humaine et plus fraternelle qui peut rendre les biens de ce monde plus accessibles à tous» (Evangelii Gaudium 203). Le principe du bien commun, poursuit François, montre le chemin d’une croissance équitable, où «les décisions, les programmes, les mécanismes et les processus sont spécifiquement tournés vers une meilleure répartition des revenus, la création de sources d’emplois et une promotion intégrale des pauvres qui va au-delà d’une simple mentalité d’assistanat.» (ibid 204).

La valeur du travail

Enfin, il ne faut jamais perdre de vue la valeur morale et économique du travail qui est «notre moyen de coopérer avec Dieu» en une «création permanente» qui accélère l’avènement du Règne de Dieu, en promouvant la justice sociale et la charité et en respectant les dimensions individuelle et sociale de la personne humaine. «La noble vocation des dirigeants d’entreprises -le thème du congrès- sera manifeste si chaque activité humaine deviendra le témoin d’une espérance pour le futur, sera un encouragement pour une plus grande responsabilité sociale et aura le souci de faire bon usage des talents et des capacités des personnes».

Le Pape évoque la première communauté des disciples qui furent choisis pour accompagner Jésus. Comme eux, les dirigeants et entrepreneurs chrétiens sont appelés à entreprendre un chemin de conversion et de témoignage avec le Seigneur, pour lui permettre d’inspirer et de conduire la croissance de l’ordre social du monde contemporain.

Le curriculum de l'Uniapac

L’histoire de l’Uniapac remonte à 1931. À l’époque, la Conférence internationale des Associations d’entrepreneurs catholiques unissait les fédérations néerlandaises, belges et françaises avec des observateurs en Italie, en Allemagne et en Tchécoslovaquie. Sa fondation est advenue à l’occasion des quarante ans de l’encyclique de Leon XIII «Rerum Novarum». Après la Seconde Guerre mondiale, l’Uniapac a inclu en son sein d’autres pays européens et d’Amérique latine. En 1949, elle a pris le nom de l’Union Internationale des Associations Patronales Catholiques pour devenir en 1962 une association œcuménique, l’International Christian Union of Business Executives.

 

 

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28 novembre 2018, 17:41