Déplacés mozambicains fuyant les violences à Palma, en avril 2021. Déplacés mozambicains fuyant les violences à Palma, en avril 2021. 

Mozambique: Cabo Delgado sous l'emprise du terrorisme

Des groupes djihadistes poursuivent leurs exactions au Mozambique, dans la province de Cabo Delgado. Les violences ont provoqué d’importants déplacements de populations. La Communauté de Sant'Egidio alerte face à une crise oubliée et appelle à la solidarité.

Entretien réalisé par Hélène Destombes - Cité du Vatican

Les jihadistes, que les Mozambicains désignent sous le nom d’Al-Shabab, sont présents depuis fin 2017 dans la province de Cabo Delgado, frontalière de la Tanzanie. Ils ont prêté allégeance à l’État islamique il y a plus de deux ans, et «leurs actions visent à détruire le tissu social», observe le père Angelo Romano, du bureau des relations internationales de Sant’Egidio.

Le terrain est fertile en raison du manque de perspectives pour les jeunes, alors que la région est riche en gaz naturel. Les actions terroristes ont fait 400 000 déplacés dont 75% de femmes et d’enfants, précise le père Romano. «Ces populations traumatisées ont tout perdu et sont extrêmement vulnérables».

 

Protéger le tissu social des actions djihadistes

L'Afrique du Sud a annoncé la semaine dernière l’envoi de 1500 militaires au Mozambique pour soutenir les autorités dans leur lutte contre «les actes de terrorisme et les extrémistes violents». Ce déploiement fait suite à l'annonce en juin dernier d’une mission de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC).

Un soutien militaire est nécessaire mais «la solution à la crise ne sera pas seulement militaire». Il faut intervenir au niveau social et «un effort de solidarité est nécessaire», soutient le père Angelo Romano. Des investissements doivent notamment être faits dans l’éducation et il est important de «rétablir la confiance entre les populations et l’État». L’Église est présente auprès de tous les déplacés, sans distinction, et tente de préserver le tissu social de cette région, souligne-t-il.

Entretien avec le père Angelo Romano, de Sant’Egidio.

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03 août 2021, 10:42