Force de l'ordre à Jangebe, Zamfara, au Nigeria, le 3 mars 2021 Force de l'ordre à Jangebe, Zamfara, au Nigeria, le 3 mars 2021 

L'archevêque de Lagos réclame l'état d'urgence face à l'insécurité

L’archevêque de Lagos, au Nigeria, réclame l’instauration de l’état d’urgence dans tout le pays pour faire face à l’insécurité générale. Mgr Martins demande à l’État de prêter davantage d’attention à la sécurité des Nigérians alors que les attaques, pillages et enlèvements, se multiplient.

Vatican News (avec Fides)

«L'insécurité est aujourd'hui un phénomène généralisé dans notre pays: les enlèvements de personnes se produisent aussi bien directement dans les maisons que dans les églises, ou les mosquées, partout; les bandits attaquent les villages et tuent, volent, pillent et kidnappent. C'est une affaire très sérieuse à laquelle s'ajoutent, bien sûr, des délits mineurs. C'est un scénario qui suscite de grandes inquiétudes.» C’est ce qu’a expliqué l'archevêque de Lagos, Mgr Alfred Adewale Martins à l'Agence Fides.

Cet avis l’a poussé à demander officiellement à l’État fédéral l'instauration de l'état d'urgence dans tout le pays. «Par état d'urgence, explique-t-il, je veux dire que le gouvernement doit accorder beaucoup plus d'attention qu'auparavant aux agences de sécurité qui doivent disposer de tous les outils et ressources nécessaires. Ce n'est qu'ainsi que nous retrouverons une situation sous contrôle et que les femmes et les hommes qui travaillent dans les forces de police du pays se sentiront motivés et en sécurité auprès de leurs familles. Nous avons connu des situations où les agents ne disposaient pas des moyens et des armes adéquats pour poursuivre les criminels et assurer la protection des personnes. Il y a des policiers très démoralisés qui ont besoin d'être plus motivés. Si ce problème est correctement traité, l'insécurité sera réduite.»

Au mois de mai, la Conférence des évêques du Nigeria avait déjà interpellé les autorités fédérales pour qu’elles s’attaquent à cette insécurité croissante. Entre les actions terroristes de Boko Haram au Nord qui poussent des milliers de personnes à trouver refuge ailleurs dans le pays, et les enlèvements de groupes criminels comme celui qui a causé la mort d’un prêtre le 20 mai, c’est tout le pays qui est confronté à ce problème général.

La perspective des prochaines élections nationales en 2023 inquiète aussi les évêques, confie l’archevêque de Lagos. «C'est aussi pour cette raison que nous pensons que la meilleure solution serait de se référer davantage au caractère fédéral de l'histoire politique du Nigeria. Nous aimerions voir une république fédérale où nous pourrions avoir plus d'autorité dans les domaines concernés. Pour nous, le caractère fédéral n'est pas du tout diviseur mais unificateur, la restructuration de la nation est une des choses qui nous tient le plus à cœur. De nombreux Nigérians espèrent que l'unité fédérale sera renforcée et que les États auront plus d'autorité et pourront disposer directement des ressources sans nécessairement attendre l'intervention d'Abuja.»

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01 juillet 2021, 12:33