Désinfection des mains dans les rues de Monrovia au Liberia, le 14 février, après la réapparition du virus Ebola dans les pays voisins. Désinfection des mains dans les rues de Monrovia au Liberia, le 14 février, après la réapparition du virus Ebola dans les pays voisins. 

Réponse rapide de la Guinée et de la RDC contre le virus Ebola

La fièvre hémorragique Ebola a fait sa réapparition en Guinée et en République démocratique du Congo. Grâce à l’expérience accumulée ces dernières années, les autorités des deux pays ont réagi très vite, ce qui laisse espérer une limitation de ces nouvelles épidémies.

Entretien réalisé Xavier Sartre – Cité du Vatican

La Guinée forestière, à la frontière avec la Sierra Leone et le Libéria et la province du Nord-Kivu dans l’est de la République démocratique du Congo : ce sont les deux régions qui sont affectées par la réapparition du virus Ebola. Le statut d’épidémie a été décrété par les autorités sanitaires des deux pays. En Guinée, le virus a été identifié deux semaines après le premier décès recensé, celui d’une infirmière, un délai très court pour déterminer précisément qu’il s’agit bien d’Ebola, reconnait John Johnson, référent médical vaccination et réponse aux épidémies de Médecins sans frontières (MSF), très actif dans la lutte contre la maladie.

Les autorités guinéennes ont ainsi réagi très vite. «Elles ont beaucoup d’expérience» affirme le médecin de MSF. «Elles connaissent la maladie et savent gérer une épidémie». Un avantage indéniable par rapport à la précédente épidémie de 2013-2016 lors de laquelle 2500 personnes avaient perdu la vie. La période d’incubation étant de trois semaines, cette réaction rapide pour savoir qui est atteint par le virus est un plus.

En RDC, l’annonce officielle de la résurgence du virus a été donnée le 7 février. Le 15, une campagne de vaccination était lancée. Malgré l’existence d’un vaccin, il est cependant difficile voire impossible d’éradiquer le virus, prévient John Johnson. «Le réservoir de la maladie est non-humain, il est chez les animaux, sans doute chez les chauve-souris», explique-t-il. Cependant, «la vaccination demeure l’outil clé pour réguler l’épidémie».

Mais il ne s’agit pas là de l’unique axe d’action des autorités sanitaires. «Il y a aussi le suivi et le traitement des malades, de leurs contacts, et l’information sanitaire pour que tout le monde soit au courant et sache agir» précise John Johnson.

La faible contagiosité du virus Ebola, la connaissance de ses modes de transmissions, par les fluides corporels, aident à mieux cibler les populations susceptibles de recevoir le vaccin. Pas besoin de faire une vaccination de masse rassure le membre de MSF : il faut privilégier les cas contacts éventuels. 

Entretien avec John Johnson de MSF

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18 février 2021, 11:24