Des manifestants anti-gouvernement à Alger, le 24 janvier. Des manifestants anti-gouvernement à Alger, le 24 janvier.  

Algérie: HRW dénonce la poursuite de la répression

Malgré l’élection d’un nouveau président en décembre, le mouvement populaire de contestation ne faiblit pas, et les promesses de dialogue sont contredites par les nombreuses arrestations, dénonce l’ONG Human Rights Watch.

Entretien réalisé par Olivier Bonnel - Cité du Vatican

En Algérie, la mobilisation de la société civile ne faiblit pas contre le pouvoir. Les manifestants du «Hirak», mouvement de contestation populaire du régime se retrouvent chaque vendredi pour dénoncer la nature du régime, malgré l’élection le 12 décembre dernier d’Abdelmajid Tebboune à la tête du pays. Mais si l’arrivée au pouvoir d’une nouvelle figure pouvait susciter quelques espoirs après le règne d’Abdelaziz Bouteflika, l’enthousiasme est retombé. Plusieurs ONG s’inquiètent d’une situation toujours préoccupante des droits de l’homme dans le pays. 

C’est le cas de Human Rights Watch (HRW) qui ce mardi s’est inquiété que la répression du Hirak se poursuive depuis la présidentielle. «Les offres de dialogue perdent de leur crédibilité quand vous enfermez des gens simplement descendus dans la rue pour exprimer leur désaccord avec vous», a souligné Eric Goldstein, directeur exécutif Moyen-Orient et Afrique du Nord par intérim de l’ONG.

L’avenir du Hirak en question

Samedi dernier, plusieurs partis et associations membres du Hirak ont organisé des "assises pour l'alternative démocratique", pour discuter de l’avenir de leur mouvement et des mobilisations. Les participants ont rappelé leur exigence de mettre en œuvre une période de transition démocratique «à même de satisfaire les aspirations légitimes du peuple algérien». Ils ont rappelé aussi en quoi l’élection présidentielle du 12 décembre dernier constituait à leurs yeux une «mascarade électorale». La question de l’avenir du mouvement populaire de contestation est clairement posée alors que le nouveau régime ne semble pas avoir rompu avec le précédent.

Selon le Comité national de libération des détenus (CNLD), créé pour venir en aide à ceux arrêtés dans le cadre de la contestation, plus de 120 personnes sont toujours détenues -en attente de procès ou condamnées- pour avoir pris part au mouvement de contestation. Ahmed Benchemsi est directeur de la communication de HRW pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord

Entretien avec Ahmed Benchemsi

 

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28 janvier 2020, 18:42