Le père Jacques Mourad lors d'une séance de dédicace. Le père Jacques Mourad lors d'une séance de dédicace.  

Mgr Jacques Mourad a été ordonné archevêque de Homs

Le nouvel archevêque syriaque catholique de Homs a reçu l’ordination épiscopale ce vendredi 3 mars à Homs, dans l’ouest de la Syrie. Alors que le pays traverse une période particulièrement éprouvante après le séisme survenu il y a moins d’un mois, cette ordination vient raviver l’espérance des fidèles.

Vatican News (avec Fides)

Une nouvelle fois, Mgr Jacques Mourad «a remis sa vie entre les mains du Seigneur», «pour être le père spirituel qui sanctifie les âmes par les sacrements du salut et les guide tous dans la prière et le jeûne», «le frère patient et aimant, le professeur sage et averti». C'est ainsi que Mgr Flavien Rami Al-Kabalan, procureur du Patriarcat d'Antioche des Syriens près le Saint-Siège, a décrit dans son homélie la mission du nouvel archevêque syriaque catholique de Homs.

Né à Alep le 28 juin 1968, le prêtre et moine catholique syrien Jacques Mourad, qui fut otage de Daech en 2015, avait été choisi par le synode de l'Église d'Antioche des Syriaques pour prendre la tête de l'archidiocèse syrien. Une nomination à laquelle le Pape François avait donné son accord début janvier dernier.

L’ordination épiscopale s’est tenue ce vendredi 3 mars en la cathédrale du Saint-Esprit, à Homs. La liturgie était présidée par le patriarche syrien catholique Ignace Youssif III Younan, avec à ses côtés le cardinal Mario Zenari, nonce apostolique à Damas, le patriarche grec catholique melkite Youssef Absi, le patriarche syriaque orthodoxe Mar Ignatius Aphrem II, et des dizaines d’autres d'évêques. Une foule de fidèles – venus du Liban, d'Irak, de France, d'Allemagne, de Rome et de toutes les régions de Syrie – a rempli la cathédrale.


Un pasteur humble et confiant

L’ordination de Mgr Mourad est un motif d’espérance pour le peuple syrien, à bout de forces après plus d’une décennie de guerre, et un séisme meurtrier en février dernier. Dans ces épreuves, a rappelé Mgr Flavien Rami, les baptisés sont amenés à reconnaître que leur «maison est le ciel. Et notre espérance demeure dans le Seigneur, qui est vivant et qui guérit nos blessures, sèche nos larmes, réconforte nos cœurs. Nous restons le peuple de l'espérance, parce qu'Il nous a rassurés dans l'Évangile: "N'ayez pas peur, je suis avec vous jusqu'à la fin du monde"», a déclaré le prélat.

Mgr Rami s’est également ému de «l'humilité et de la gratuité particulières» qui caractérisent l’existence du nouvel archevêque, fils spirituel du père Paolo Dall'Oglio, jésuite romain fondateur de la communauté monastique de Dei Mar Musa, disparu fin juillet 2013 alors qu'il se trouvait à Raqqa, à l'époque bastion de Daesh en Syrie. Mgr Mourad a lui-même été retenu plusieurs mois par l’organisation terroriste.

L’archevêque de Homs, dans sa nouvelle mission au service du Christ et de l’Église, continuera d’œuvrer pour la pacification de son pays natal, en s’appuyant sur la grâce de Dieu. «J'ai aussi besoin, écrivait-il dans le livre-témoignage où il raconte les mois de cohabitation forcée avec les djihadistes, de répéter à chaque instant mon abandon absolu entre les mains du Seigneur, j'ai besoin d'accepter que je ne contrôle rien, j'ai besoin de crier vers lui pour qu'il me sauve : "Seigneur Jésus, aie pitié de moi, pécheur !". Cette demande de miséricorde est la seule réalité immuable de notre vie. Un jour, tout aura une fin, même nos plus belles œuvres, même nos plus belles vies, tout aura une fin pour l'homme, sauf le besoin de la miséricorde divine : nous aurons toujours besoin d'être sauvés par Dieu».

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03 mars 2023, 17:35