Célébration d'ordinations sacerdotales à Séoul en 2022. Célébration d'ordinations sacerdotales à Séoul en 2022. 

En Corée du Sud, l’Église catholique s’engage pour l’abolition de la peine de mort

La Commission Justice et Paix de la Conférence des évêques catholiques de Corée du Sud présentera officiellement le 13 mars prochain une pétition au Parlement coréen pour l'abolition de la peine de mort et l'introduction de peines alternatives.

Vatican News (avec Fides)

Cette pétition en faveur de l’abolition de la peine de mort en Corée du Sud a eu du retentissement au sein de l’Église du pays. Elle a été signée par les 25 évêques sud-coréens -dont Mgr Lee Yong-hoon, président de la Conférence épiscopale, Mgr Kim Hee-joong, président de la Commission épiscopale pour l'œcuménisme et le dialogue interreligieux, Mgr Kim Seon-tae, responsable de la Commission "Justice et Paix"-, ainsi que par des prêtres, des religieux et des laïcs des seize diocèses du pays, soit un total de 75 843 signatures de fidèles catholiques, sur les six millions que compte la Corée du Sud.

Dernières exécutions en 1997

Le texte rappelle qu'au cours des dernières années, des propositions de loi sur l'abolition de la peine de mort ont été soumises à l'Assemblée nationale à neuf reprises, mais qu'elles sont toujours restées lettre morte. Au sein de l’Assemblée nationale actuelle, un projet de loi intitulé "Loi spéciale sur l'abolition de la peine de mort", présenté par le député Lee Sang-min, membre du Parti démocratique, et coparrainé par 31 membres de l'Assemblée nationale, a été transmis à la Commission parlementaire de législation et devrait être bientôt débattu à l'Assemblée.

Par ailleurs, un recours déposé devant la Cour constitutionnelle, arguant de l'inconstitutionnalité de la peine de mort en Corée du Sud, est toujours en cours. Il a été lancé par des groupes internationaux tels qu'Amnesty International, ainsi que par des organisations nationales telles que la Commission nationale des droits de l'homme de Corée et l'Association des religions, qui inclut la Conférence des évêques catholiques de Corée du Sud et des représentants des sept principales religions du pays.

Les dernières exécutions en Corée du Sud ont eu lieu il y a 25 ans: le 30 décembre 1997, 23 personnes avaient été exécutées. Le gouvernement sud-coréen a ensuite voté en faveur d'un "moratoire sur la peine de mort" à l'Assemblée générale des Nations unies en 2020 et 2022.


L’attente d’un débat parlementaire approfondi  

Invoquant le profond respect et l'inviolabilité de toute vie humaine, y compris celle de «Caïn», «la République de Corée doit aller au-delà d'un moratoire sur les exécutions pour devenir un pays qui abolit complètement la peine de mort», affirme la note des évêques catholiques, appelant l'État à «briser le cercle vicieux de la violence». «C'est un fait bien connu, confirmé par de nombreuses études, que la peine de mort n'a pas d'effet dissuasif sur la criminalité, ajoute la pétition. Afin de réduire l'incidence de la criminalité dans la société, il est nécessaire de développer des politiques préventives, de résoudre les contradictions structurelles, économiques et sociales de notre société et d'identifier les causes profondes de la criminalité elle-même, en développant la création d'un filet de sécurité dans l'ensemble de la société», peut-on lire.

En soumettant la pétition au Parlement, l'Église catholique de Corée espère «un débat parlementaire approfondi sur le projet de loi, qui pourrait conduire à l'abolition définitive de la peine capitale».

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10 mars 2023, 12:13