Le président péruvien Pedro Castillo, arrêté par la police, le 7 décembre. Le président péruvien Pedro Castillo, arrêté par la police, le 7 décembre. 

Après le coup d'État raté au Pérou, les évêques invitent à défendre la démocratie

Suite à l'arrestation et à la destitution du président Pedro Castillo, le Conseil permanent de la Conférence épiscopale péruvienne a rejeté de manière ferme et absolue la rupture de l'ordre constitutionnel, avertissant que «c'est le droit et le devoir moral des peuples et des citoyens de défendre la démocratie».

Seize mois seulement après son arrivée à la tête du Pérou, le président Pedro Castillo a provoqué sa propre chute le 7 décembre. A la mi-journée, le chef de l'Etat péruvien était convoqué au Parlement, contrôlé par l'opposition pour une séance au cours de laquelle il devait etre destitué. Mais Pedro Castillo a pris tout le monde par surprise, annonçant la dissolution de la Chambre et la mise en place d'un gouvernement d'exception. Une manœuvre que le Tribunal constitutionnel a qualifiée de «coup d’Etat». 

Castillo a été immédiatement destitué pour «incapacité morale», dans une séance retransmise en direct à la télévision, approuvée par 101 des 130 parlementaires. Il a ensuite été arrêté par la police. Comme le veut la constitution, c'est la vice-présidente du Pérou, Dina Boluarte qui occupe désormais la plus haute fonction de l'État. 

Appel à l'unité

Dans une déclaration, le Conseil permanent de la conférence épiscopale péruvienne a fait part de ses inquiétudes. Les évêques demandent aux autorités d'assumer pleinement leurs fonctions constitutionnelles. Une recommandation qui découle de leur préoccupation concernant la nécessité de protéger et de sauvegarder la démocratie, en garantissant, préservant et rétablissant l'ordre public et constitutionnel. 

Les évêques péruviens appellent également à l'unité nationale, afin que la tranquillité soit maintenue et que toute forme de violence qui affecte directement ou indirectement les droits fondamentaux des citoyens soit évitée. 

Pedro Castillo avait déjà échappé à deux motions de destitution pour «incapacité morale» -qui avaient auparavant fait chuter deux présidents en exercice, Pedro Pablo Kuczynski (droite) en 2018 et Martin Vizcarra (centre) en 2020-, dont la dernière en mars 2022. Il lui était notamment reproché des crises ministérielles à répétition et la formation de quatre gouvernements en huit mois. 

(Avec AFP)

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08 décembre 2022, 13:24