Le port du Beyrout après l'explosion du 4 août 2020. Le port du Beyrout après l'explosion du 4 août 2020.  

Les évêques de France prient sur le port de Beyrouth

Du 8 au 12 mai, une délégation de la Conférence des évêques de France, accompagnée par l’Oeuvre d’Orient, est au pays du Cèdre pour rencontrer les patriarches libanais, des communautés religieuses locales et la population. Lundi 9 mai, ils ont effectué une prière sur le port dévasté de Beyrouth, lors de l’explosion du 4 août 2020 qui a tué 215 personnes.

Un signe divin. C’est ainsi que le père maronite Hani Tawk définit la visite de la Conférence des évêques de France (CEF) au Liban. Pour celui qui est également professeur de philosophie arabe et de sciences politiques à Beyrouth, ce moment de prière sur le port de la capitale est un signe d’espérance, «Moi je crois toujours à la résurrection, je crois que les gens qui ont versé leur sang, et surtout les innocents, c’est à travers eux et à travers leur sang qu'on va arriver à un Liban comme un pont entre l’Orient et l’Occident, comme un terrain de convivialité et de fraternité, de rencontres, de vivre-ensemble», confie-t-il après la prière.

La réaction du père Hani Tawk après la prière sur le port

Durant leur voyage de cinq jours, la délégation de la CEF, composée notamment du président Mgr Éric de Moulins-Beaufort, Mgr Maroun Nasser Gémayel, éparque de Notre-Dame du Liban de Paris des maronites de France, Mgr Stanislas Lalanne, évêque de Pontoise et Mgr Nicolas Brouwet, évêque de Nîmes, a prévu de rencontrer les patriarches maronite, melkite, syriaque et arménien, ainsi que les évêques représentant les Églises chaldéenne et latine. Par ailleurs, précise un communiqué de presse de la CEF, la délégation visitera un camp palestinien chrétien, des écoles, des communautés religieuses et une cantine solidaire. Elle devrait aussi rencontrer le nonce apostolique du Liban, Mgr Joseph Spiteri.

Le directeur général de l’Oeuvre d’Orient, Mgr Pascal Gollnisch, accompagne la délégation venue de l’Hexagone et qui effectue ce déplacement pour manifester son soutien au Liban et aux Libanais, mais également pour souligner les liens tissés de part et d’autres de la Méditerrannée entre l’Église de France et les Églises libanaises.

Le Pape au Liban ?

Quant à la visite du Pape François au pays du Cèdre, le voyage est à l’étude, précisait la salle de presse du Saint-Siège le 5 avril dernier, après un tweet du président libanais, Michel Aoun, annonçant la visite du Souverain pontife dans son pays. Toujours selon les autorités libanaises, la visite aurait pu se tenir en juin, mais à cause de sa douleur au genou, François a du repousser cette visite qui lui est si chère. «Le Liban a reçu une lettre du Vatican l'informant officiellement de la décision de reporter la visite du pape prévue au Liban», a déclaré ce lundi 9 mai le ministre du Tourisme, Walid Nassar dans un communiqué, en évoquant des «raisons de santé».

Plusieurs fois, le Pape a exprimé son désir de visiter le Liban. Un an après l'explosion dans le port de Beyrouth, lors de l'audience générale, il avait adressé ses pensées à tout le pays et en particulier aux victimes, à leurs familles et à ceux qui ont perdu leur maison et leur travail. «Mon désir de venir vous rendre visite est grand et je ne me lasse pas de prier pour vous afin que le Liban redevienne un message de fraternité, un message de paix pour tout le Moyen-Orient», avait-il déclaré. Toujours au cours de l’année 2021, le 1er juillet, le Souverain pontife avait souhaité une journée de prière et de réflexion pour le Liban, alors qu’il recevait au Vatican les patriarches et chefs des Églises orientales libanaises. Et à son retour d'Irak, lors de la conférence de presse dans l’avion avec les journalistes, le 8 mars 2021, François avait révélé qu'il avait promis, dans une lettre au cardinal Bechara Raï, qu’il se rendrait au Liban.

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09 mai 2022, 18:05