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Méditation XIe dimanche Ordinaire B : L'espérance et la joie !

Le Père Jésuite Antoine Kerhuel nous introduit à la méditation avec les lectures du XIe dimanche Ordinaire B

Dans les textes lus ce dimanche résonne une forte invitation à la patience, à l’espérance et à la joie.

La patience tout d’abord. Il en faut du temps pour qu’un jeune cèdre prenne racine, grandisse et se transforme en un arbre magnifique ! Il en faut du temps pour qu’une semence jetée en terre germe, lève et donne naissance à un épi qui, peu à peu, blondira jusqu’à la moisson ! Il en faut du temps pour que d’une toute petite graine de moutarde émerge une plante qui deviendra la plus grande de toutes les plantes potagères ! Ces images bibliques nous aident à comprendre, et à accepter, que notre vie est – elle aussi – prise dans un lent processus de maturation. Il est vain et futile de vouloir tout, et tout de suite. Autrement dit, il est vain et futile de rechercher des raccourcis pour éviter l’épreuve de grandir en humanité. Toute maturation passe, en effet, par des épreuves : l’arbre qui grandit au fil des ans doit traverser les nombreux hivers et les multiples dangers qui menacent parfois jusqu’à sa propre vie ; la semence qui germe doit, elle, accepter de mourir pour donner naissance aux épis dont les grains seront ensuite récoltés. La Bible nous rappelle que l’action de Dieu dans le monde et dans notre vie s’inscrit dans l’amplitude du temps long, dans la longue durée.

L’espérance ensuite. Cette longue durée ne se déploie pas dans ce qui serait la monotonie des jours qui passent. Cette longue durée est nécessaire à la production de véritables fruits qu’il convient de reconnaître lorsqu’ils apparaissent et qu’il convient de savoir cueillir « en leur temps ». L’apôtre Paul écrit, dans la lettre aux Corinthiens que nous entendons ce dimanche : « nous gardons toujours confiance, tout en sachant que nous demeurons loin du Seigneur, tant que nous demeurons dans ce corps ; en effet, nous cheminons dans la foi, non dans la claire vision ». La route peut nous sembler épuisante, et il nous tarde d’arriver au but. Qui d’entre nous ne ressent pas les épreuves de la vie quotidienne ? Et pourtant, c’est bien là – à travers les vicissitudes mais aussi les bonheurs de l’ordinaire – que se construit notre humanité. Les yeux de la foi nous font découvrir le relief de ce que nous qualifions d’ordinaire : nous voyons alors les désolations et consolations qui traversent nos journées, nous repérons le passage de Dieu dans nos vies et la manière dont nous répondons à sa présence. Oui, nous espérons cette présence de Dieu dans nos vies alors même que parfois nous ne nous donnons pas les moyens de la découvrir. Quels sont ces moyens ? faire silence, relire le temps qui passe, être attentifs à Celui qui, au plus intime de nos journées, travaille nos vies.

Ce chemin conduit à la joie. Dans les textes lus ce dimanche, cette joie prend la forme de l’épanouissement d’un cèdre magnifique où les oiseaux du ciel trouvent un abri, de la rencontre de tel ou tel homme juste qui grandit comme un palmier, de l’émerveillement devant l’épi prêt à être moissonné ou devant l’arrivée à maturité d’une plante potagère dont l’ombre généreuse accueille des animaux en quête d’un abri sûr. Le message biblique nous appelle à cette vie pleine de joie, et nous conduit jusqu’à cette joie qui ne trompe pas, car elle est accueil généreux du Dieu créateur.

Nous pouvons en être assurés. Comme disciples de Jésus, nous sommes engagés sur ce chemin. Nous ne cherchons pas à être des personnes édifiantes par elles-mêmes ; nous cherchons à être des personnes qui, marchant à la suite de Jésus, montrent le patient chemin de la joyeuse espérance qui nous est donnée en Jésus. Déjà aujourd’hui, dans notre quotidien … et malgré les épreuves. 

Méditation du 11e dimanche du Temps Ordinaire de l’année liturgique B avec le PèrE Antoine Kerhuel SJ

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09 juin 2021, 14:42