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Méditation du Ier dimanche de Carême : « Voici que moi, j’établis mon alliance avec vous»

Le Père jésuite Antoine Kerhuel nous introduit à la méditation avec les lectures du premier dimanche de Carême de l’année liturgique B.

En ce premier dimanche de Carême, nous entendons l’apôtre Pierre affirmer : «le baptême ne purifie pas de souillures extérieures, mais il est l’engagement envers Dieu d’une conscience droite et il sauve par la résurrection de Jésus Christ, lui qui est à la droite de Dieu,
après s’en être allé au ciel, lui à qui sont soumis les anges, ainsi que les Souverainetés et les Puissances ».

Il est important d’accueillir ces paroles alors que nous entrons dans ce temps de préparation au mystère de Pâques qu’est le Carême. Le baptisé n’a pas acquis un statut édifiant comme serait celui concédé à un être regardé comme « pur » ou « parfait ». Engagé envers Dieu avec une conscience droite, le baptisé devient comme un pèlerin qui marche sur une route déjà empruntée par quelqu’un d’autre avant lui : Jésus Christ qui, par sa passion et sa résurrection, est chemin vers la vie. Le Carême nous permet d’examiner où nous en sommes sur cette route … sans doute trouverons-nous des moments où négligences, erreurs voire même trahisons nous ont conduit à l’égarement. Puissions-nous profiter de ce temps pour accueillir la miséricorde de Dieu, toujours offerte dans notre itinéraire de baptisé.

Puissions-nous profiter de ce temps pour accueillir la miséricorde de Dieu, toujours offerte dans notre itinéraire de baptisé.

Pour mener à bien cet exercice, nous avons besoin d’une boussole … et celle-ci nous est donnée, en ce jour, par le mot « alliance ». La première lecture de ce dimanche évoque ce qui ressemble bien à une seconde création. Après le déluge qui a plongé sous les eaux la terre et tous les êtres vivants qui y habitaient (à l’exception de quelques-uns d’entre eux), Dieu - selon le livre de la Genèse - s’adresse ainsi à Noé et à ses fils : « Voici que moi, j’établis mon alliance avec vous, avec votre descendance après vous, et avec tous les êtres vivants qui sont avec vous : les oiseaux, le bétail, toutes les bêtes de la terre, tout ce qui est sorti de l’arche. Oui, j’établis mon alliance avec vous : aucun être de chair ne sera plus détruit par les eaux du déluge, il n’y aura plus de déluge pour ravager la terre ». Pour Dieu, le déluge n’est donc pas la fin de l’histoire, mais l’occasion d’établir une alliance avec tous les êtres vivants. Dans la Bible – ne l’oublions jamais, même lorsque nous traversons de lourdes épreuves personnelles ou collectives – le mot « alliance » est central. Celui qui est la source de la vie ne laisse pas la mort dominer sa création. Il fait alliance avec nous, et cette alliance est comme une boussole sur notre route.

Il fait alliance avec nous, et cette alliance est comme une boussole sur notre route.

Dans l’évangile de Marc lu ce dimanche, il nous est dit que, après son baptême, Jésus se trouve poussé au désert par l’Esprit et que, là, il y est tenté pendant quarante jours. Marc ne détaille pas les tentations comme le font les évangélistes Matthieu ou Luc ; il suggère plutôt l’intensité de la lutte menée par Jésus contre l’accusateur Satan. Jésus sort de ce combat avec la mission de proclamer une heureuse nouvelle, la Bonne Nouvelle : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile ». L’alliance dont il était question dès le récit de la Genèse prend la forme d’une personne : Jésus qui, par ses paroles et par ses actions, conduit l’humanité vers la vie. Nous pourrions dire que, comme baptisés, notre boussole a un visage : celui de Jésus.

Nous pourrions dire que, comme baptisés, notre boussole a un visage : celui de Jésus.

Puissions-nous, durant ce Carême, nous ouvrir à la façon dont Jésus nous guide sur un chemin de profonde alliance avec Dieu. En marchant derrière lui jusqu’à l’expérience de Pâques, nous nous engageons sur une route qui, à travers la passion et la résurrection, conduit à la vraie vie. Nous découvrirons ainsi que Jésus, mort et ressuscité pour nous, est la figure de l’alliance que Dieu scelle avec chacun d’entre nous et avec l’humanité entière.

Méditation du Ier dimanche de Carême de l’année liturgique B avec le Père Antoine Kerhuel, SJ

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16 février 2021, 14:28