École d'agriculture du carmel de Bangui, une œuvre de paix

La situation politique et sécuritaire est très instable en République centrafricaine après la proclamation des résultats de la présidentielle du 27 décembre. Ce contexte n'empêche pas les œuvres de paix de poursuivre leur chemin grâce à la persévérance de certains acteurs comme les carmes de Bangui qui ont ouvert une école d'agriculture.

Xavier Sartre – Cité du Vatican

Alors que le Pape François confiait sa préoccupation pour la Centrafrique lors de l'angélus de l'Épiphanie, une bonne nouvelle nous parvenait de Bangui : le carmel a ouvert son école d'agriculture, un projet de longue haleine auquel les carmes et leurs soutiens à travers le monde, ont travaillé pendant plusieurs années. Les premiers 40 étudiants, dont une dizaine de jeunes filles, ont pu prendre place sur les bancs de ce centre d'apprentissage en novembre.

L'agriculture, un secteur au fort potentiel

Installé dans le vaste complexe du carmel situé aux portes de Bangui, la capitale, cette école permettra à plusieurs dizaines de jeunes de se former aux métiers de l'agriculture, que ce soit l'élevage de bétail ou la culture. Comme le rappellent les carmes, 75 % de la population du pays vit de l'agriculture et contribue à 50 % du PIB. Mais si un quart des terres sont arables, seuls 5 % sont effectivement cultivées.

L'agriculture est essentiellement de subsistance malgré le potentiel du territoire. Ces éléments combinées à une ruine générale du pays contribuent au fait que la moitié de la population souffre d'insécurité alimentaire.

L'école, un jalon pour le futur

 

Dans ce contexte, l'école agricole du carmel est «une petite graine dans un grand champ qu'il faut encore labourer et cultiver» écrit le père Federico Trinchero, du carmel de Bangui, en charge notamment de la communication de la communauté et des liens avec ses soutiens européens.

L'école, composée de deux ailes de bâtiments abritant les classes et ceinturant une cour, est en parfaite symbiose avec son environnement immédiat. Sur la vingtaine d'hectares du carmel, se trouvent déjà une palmeraie avec un pressoir, une étable et un poulailler, sans compter un jardin potager et une plantation d'arbres tropicaux abritant caféiers, papayers, et ananas.

Ces jours-ci, l'école a reçu la visite du cardinal Nzapalainga, l'archevêque de Bangui, venu avec les évêques de Bossangoa et de Bambari, ainsi qu'une délégation de l'université catholique de Lille. Les carmes de Bangui reçoivent en effet du soutien de toutes parts, notamment de la conférence épiscopale italienne et de diverses ONG. 

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07 janvier 2021, 08:30