Des chrétiens et des chiites libanais manifestent ensemble dans les rues de Beyrouth, le 30 novembre 2019. Des chrétiens et des chiites libanais manifestent ensemble dans les rues de Beyrouth, le 30 novembre 2019.  

Crise au Liban: les évêques maronites appellent à un «gouvernement honnête»

«Un gouvernement honnête» pour résoudre la crise nationale et sauver le Liban: c'est ce que demandent les évêques maronites, alors qu’au pays du Cèdre, les manifestations contre l'exécutif durent depuis une cinquantaine de jours

À l'origine de la dissidence et des manifestations de rue massives, la grave crise économique nationale, avec de fortes répercussions sur les secteurs sociaux.

Le Liban, en effet, a une dette publique très élevée qui dépasse 80 milliards de dollars. Pour tenter de résoudre ce problème, le gouvernement d'unité nationale avait proposé un plan de taxation de certains biens, comme le carburant. Mais la proposition a déclenché les protestations populaires qui ont conduit, le 29 octobre, à la démission du Premier Ministre Saad Hariri. Les consultations parlementaires pour la nomination d'un nouveau Premier ministre sont prévues pour le lundi 9 décembre.

Le risque d'un effondrement de l'État

Face à cette situation, les évêques maronites ont donc fait entendre leur voix et, dans une déclaration diffusée à la fin de leur réunion mensuelle, ont exprimé «leurs craintes d'un effondrement de l'État et d'une famine frappant à la porte, sans que l'on voie aucun signe d'écoute et de réponse aux exigences de la population». Ils dénoncent aussi fortement des «politiques qui se noient dans leurs propres intérêts particuliers».

D'où un appel à former «d'urgence un gouvernement honnête, capable d'éloigner le Liban des dangers qui le menacent, de mettre fin à la corruption, de promouvoir un mécanisme de justice indépendante, d'assurer le système bancaire des citoyens et de répondre à leurs demandes pour une vie décente».

Encourager les jeunes à rester au Liban

La préoccupation des évêques maronites s'adresse aussi aux jeunes, contraints d'émigrer à la recherche d'un avenir meilleur, tandis que les «dirigeants politiques continuent à retarder» leurs décisions.

Plus tard dans la soirée, le cardinal Béchara Boutros Raï, patriarche d'Antioche des maronites, s'est félicité de la décision du président Aoun d'ouvrir des consultations parlementaires, espérant la formation rapide du nouveau gouvernement. Le patriarche maronite a ensuite exprimé ses condoléances pour les récents cas de suicide dans le pays: ces deux derniers jours, en effet, deux personnes se sont tuées à cause de difficultés financières. «Il est très douloureux pour un homme de décider de mettre fin à sa vie parce qu'il ne peut pas donner de l'argent et une vie digne à sa famille», a déclaré Béchara Rai appelant à la prière pour les morts et pour la résolution de la crise nationale, afin que le Liban sorte de la situation actuelle de «stagnation».

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05 décembre 2019, 15:44