Enterrement d'une victime du massacre d'Altamira, le 31 juillet 2019. Enterrement d'une victime du massacre d'Altamira, le 31 juillet 2019. 

Mutinerie au Brésil: les aumôniers de prison craignent d’autres tragédies

Après la sanglante révolte de lundi dernier dans une prison brésilienne, la Pastorale des prisons de la conférence épiscopale du Brésil dénonce, dans une note, les conditions dramatiques dans lesquelles vivent les détenus .

Le lundi 29 juillet, une bataille dans la prison d’Altamira a dégénéré en véritable massacre. 62 détenus sont morts, certains ayant été retrouvés décapités. Il s’agit du bilan le plus lourd depuis le massacre de Carandiru, qui avait fait 111 morts en 1992. Mais ces évènements, même s’ils prennent rarement une telle ampleur, sont récurrents au Brésil.

Pour la Pastorale des prisons, ces évènements ne sont pas des cas isolés, mais sont des conséquences directes du fonctionnement inadéquat du système carcéral. L’Église catholique dénonce le manque de prise de responsabilité de l’État, qui semble s’accommoder de ces violences en les réduisant à une banale lutte entre bandes rivales. Le président Bolsonaro lui-même a ironisé sur cette tuerie en déclarant qu’un «bon bandit est un bandit mort».  Mais un tel massacre ne peut pas être réduit à «un évènement banal», martèle la Pastorale des prisons, qui manifeste sa solidarité avec les victimes, les prisonniers d’Altamira, et leurs familles.

Les rébellions dans les prisons ne sont pas rares : ainsi, en mai dernier, 57 détenus étaient décédés dans des révoltes qui s’étaient déroulées dans les prisons de l’État d’Amazonas. La surpopulation est un problème généralisé au Brésil. Ainsi, la prison d’Altamira a une capacité de 200 détenus, mais au moment du déclenchement de la révolte, elle était occupée par 311 prisonniers. Au total, selon des données officielles de 2016, le Brésil comptait environ 726 000 prisonniers, soit la troisième population carcérale au monde derrière les États-Unis et la Chine. 

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01 août 2019, 12:54