Une réunion à l'Université pontificale Grégorienne Une réunion à l'Université pontificale Grégorienne 

L’Université pontificale Grégorienne inaugure un master sur la protection des mineurs

Une formation unique au monde : l’Université pontificale Grégorienne, basée à Rome, a inauguré ce 5 octobre un master sur la protections des mineurs. L’objectif proposé aux étudiants est d’acquérir des compétences permettant de reconnaître, prévenir et éradiquer les abus commis contre les mineurs.

Cecilia Seppia – Cité du Vatican

Prendre conscience des blessures et essayer de faire évoluer la situation, en gardant à l’esprit que les victimes d’abus, en particulier les enfants, doivent être une priorité. Telle est l’idée qui a soutenu le projet du Centre pour la Protection des Mineurs de l’Université pontificale Grégorienne. Un projet désormais concrétisé puisque l’Université a inauguré ce 5 octobre le premier Master interdisciplinaire "Safeguarding of Children". Cette formation en deux années propose quatre spécialisations différentes : théologie, droit canonique, éducation et psychologie / psychothérapie. Les inscriptions sont déjà nombreuses ; les pays qui arrivent en tête de cette Licence en Protection des Mineurs par le nombre d’étudiants le Kenya, suivi du Nigeria, de la Croatie, de l’Espagne, de la Slovaquie, de la Birmanie et du Royaume de Tonga.

Régler ses comptes avec la situation passée et présente

«La licence aura une grande pertinence sur le plan pratique et pas seulement théorique», a expliqué le père Hans Zollner, président du Centre pour la Protection des Mineurs. D’après lui, des ressources humaines compétentes et préparées pour affronter ce mal sont indispensables. «Nous voulons contribuer à la création de ressources humaines de premier niveau pour la protection des mineurs», a-t-il affirmé. «Bien sûr, il s’agit d’un phénomène mondial, 12% de toute la population de moins de 18 ans à travers le monde fait l’objet d’abus, et c’est un chiffre probablement trop bas en regard de la réalité. On parle donc d’un phénomène extraordinairement vaste et extraordinairement passé sous silence. L’Église doit régler ses comptes avec son passé et son présent, et elle doit faire tout son possible pour promouvoir la justice et apporter une juste attention aux institutions, aux paroisses, aux écoles catholiques, afin que les jeunes soient en sécurité. Mais c’est aussi un devoir de société en général», a ajouté le père Zollner.

Transparence et dialogue

L’Église a pris le chemin de la transparence et doit continuer dans cette voie. «Cette transparence gagne du terrain sans doute par le mandat du Pape lui-même, par la collaboration avec la Commission Pontificale pour la Protection des Mineurs, par nos activités éducatives, par le Centre pour la Protection des Mineurs. On peut constater cela, et moi aussi, dans les voyages et les contacts avec les Conférences épiscopales du monde : dernièrement je suis allé en Malaisie et en Papouasie Nouvelle-Guinée, des pays où l’on ne parlait pas de ce sujet il y a deux ou trois ans. Désormais l’Église s’y intéresse, investit et prépare aussi les gens pour un présent et un futur meilleurs concernant la prévention des abus», a complété le père Zollner.

L’Église doit demeurer un lieu sûr pour les enfants

«Les scandales d’abus qui ont précipité l’Église dans l’une de ses crises les plus graves au niveau mondial soulèvent beaucoup de questions et de défis pour le futur. Tout cela est exigeant, fatigant, mais en même temps il n’y a pas d’alternative. Nous devons ensemble aider à promouvoir des initiatives variées et constructives et créer des synergies», a déclaré le cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich (Allemagne), au cours de la cérémonie d’ouverture du Master. Le prélat a également assuré que le thème des abus est au cœur du Synode des évêques de ce mois d’octobre. «Nous devons nous concentrer essentiellement sur deux choses», a-t-il poursuivi. «D’abord, l’Église doit montrer qu’elle est un lieu sûr pour les enfants. Ensuite, les jeunes veulent une Église qui soit une communauté ouverte, transparente et inclusive, et il est de notre devoir de réaliser cela.» L’archevêque de Munich, en réponse aux questions des journalistes, a également affirmé que l’abolition du célibat des prêtres n’est pas une solution, mais qu’il faut en revanche poursuivre le dialogue sur la sexualité.

 

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

05 octobre 2018, 18:55