Manifestation de l'opposition à Caracas, le 11 août 2018. Manifestation de l'opposition à Caracas, le 11 août 2018. 

Les évêques du Venezuela dénoncent les abus de la répression

L’épiscopat vénézuélien dénonce une nouvelle fois les pénuries qui frappent la population et les violations de la Constitution par le gouvernement de Nicolas Maduro.

Le Venezuela poursuit sa plongée vers les abîmes, après l’attentat manqué aux drones piégés perpétré contre le président Nicolas Maduro lors d’un défilé militaire. Le pouvoir semble avoir profité de cet évènement pour accentuer sa répression contre les opposants, sans tenir compte des procédures légales prévues par la Constitution. Les évêques s’alarment d’une tendance répressive qui mène à «la persécution physique, l’intimidation et la violation de l’état de droit». Ils ont diffusé hier un communiqué dénonçant la détérioration de la justice dans le pays, après l’arrestation ces derniers jours d’au moins six personnes qui, selon les autorités, seraient impliquées dans l’attaque du 5 août.

Peu après l’attentat, le chef de l’État vénézuélien avait effectué des déclarations visant directement la Colombie et accusant même nommément le président sortant Juan Manuel Santos d’avoir commandité cette opération, à 48 heures de son départ du pouvoir. Les accusations ont été rejetées par Bogota. Selon différents observateurs, en réalité, l’action aurait été mise en scène par les services secrets vénézuéliens afin de discréditer et de réprimer l’opposition.

Les évêques rappellent que l’état de droit devrait exclure «tout type de torture et de traitement cruel, inhumain et dégradant». La dignité de la personne et les droits fondamentaux ne peuvent jamais être niés, rappellent les évêques. C’est même «l’essence ultime de la justice». Il estiment que «la violence répressive» est «l’unique arme de celui qui a tort». Et ceci mène à la violation des lois, des articles de la Constitution et des droits humains. Le peuple «demande de la nourriture, des médicaments, de la lumière électrique, des transports publics, du gaz, des salaires dignes et un frein à l’inflation». Mais rien de tout cela n’est en train de se passer : «au contraire, on veut exercer un contrôle social et on fait taire les dissensions». Les évêques demandent donc aux services de l’État de «changer leur attitude» et de comprendre la souffrance du peuple. Ils appellent enfin tous à «promouvoir la réconciliation et la paix» et à «chercher la vérité».

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14 août 2018, 15:18