Raila Odinga brandissant une bible lors de la cérémonie parallèle d'investiture le mardi 30 janvier 2018 à Nairobi. Raila Odinga brandissant une bible lors de la cérémonie parallèle d'investiture le mardi 30 janvier 2018 à Nairobi. 

Les évêques kényans appellent au respect de la constitution

La conférence épiscopale du Kenya critique les «les actions anticonstitutionnelles du gouvernement et de l’opposition» et appelle chaque camp à «respecter les droits humains et les libertés fondamentales».

Les évêques kényans ont fait part de leurs préoccupations face à la situation politique dans leur pays, dans un communiqué publié vendredi 2 février. «En tant qu’Église, dont le mandat est de promouvoir la paix et la justice, nous sommes préoccupés par les actions anticonstitutionnelles du gouvernement et de l’opposition» écrit Mgr Philip Anyolo, président de la conférence épiscopale du Kenya (KCCB) et évêque de Homa Bay, à l'ouest du pays, en bordure du lac Victoria.

 

Le pays connaît un regain de tensions depuis que Raila Odinga a prêté serment en tant que «président du peuple» mardi 30 janvier. Raila Odinga, leader de la National Super Alliance (la Nasa, coalition de l’opposition) continue de revendiquer la victoire à l'élection présidentielle de 2017 face au candidat sortant Uhuru Kenyatta. Le scrutin, marqué par l'annulation en justice d'un premier vote en août, a été suivie de mois de troubles qui ont fait 92 morts, selon des défenseurs des droits de l'Homme, principalement dans la répression de manifestations de l'opposition.

Depuis mercredi, trois opposants, George Aladwa, TJ Kajwang et Miguna Miguna, ont été arrêtés pour avoir participé à l'investiture symbolique de Raila Odinga. Les trois principales chaînes privées de télévision kényanes, Citizen TV, NTV et KTN News, sont également suspendues depuis mardi pour avoir voulu retransmettre la cérémonie et les autorités ignorent depuis jeudi une décision de justice autorisant ces chaînes, inaccessibles au petit écran, mais qui continuent à diffuser sur internet, à reprendre l'antenne.

«La fermeture des medias nationaux ne présage rien de bon pour la liberté d’expression et la liberté de la presse dans le pays», selon la conférence épiscopale, qui dénonce des mesures «rétrogrades qui dégradent les avancées positives que le pays et le peuple ont concrétisé dans la Constitution en tant que contrat social».

«Nous devons comprendre qu’aucune avancée n’est possible sans la paix», concluent les évêques, en appelant au respect des droits humains et des libertés fondamentales. Ils invitent tous les Kényans à les rejoindre le 10 février, à Kisumu,  pour le lancement de la campagne de Carême dont le thème est cette année «La réconciliation pour une coexistence pacifique et une intégration nationale … La paix pour tous».

 

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03 février 2018, 15:51