2021.12.20 Conférence des évêques catholiques d'Éthiopie (CBCE) 2021.12.20 Conférence des évêques catholiques d'Éthiopie (CBCE)  

L’Église éthiopienne condamne les tueries envers des civils

Les évêques éthiopiens ont condamné les massacres perpétrés dans les régions de Gambella et de l’Oromia. Dans une déclaration publiée le 24 juin, la Conférence des évêques catholiques d'Éthiopie (CBCE) a appelé à l’arrêt immédiat des attaques envers les civils et au respect de la dignité humaine.

Christian Kombe, SJ – Cité du Vatican

La Conférence des évêques catholiques d'Éthiopie (CBCE) a déploré les récents massacres perpétrés dans le pays.  «L'Église condamne fermement le meurtre de personnes innocentes à Gambella et dans le Wollega occidental, principalement des femmes et des enfants», ont déclaré les évêques éthiopiens, dans un rapport publié le 24 juin.

«Personne ne devrait être tué en raison de son identité et de sa religion»

«Ces dernières années, des actions contraires à tout enseignement religieux qui entraînent la mort, le déplacement et la migration se répètent dans différentes régions de notre pays», regrettent les évêques. En effet, la guerre civile qui s’est déclenchée en 2020 dans le Tigré et dans l’Oromia, s’étendant aux régions de l’Afar, de l’Amhara et de Gambella ne cesse de faire de nombreuses victimes au sein de la population civile. Le 18 juin dernier, des hommes armés ont massacré des centaines des civils, en majorité de l'ethnie Amhara, à Tole Kebele, à 400 km à l'ouest d'Addis-Abeba, dans la région de Qellem Wollega de l'État régional d'Oromia. Plus avant, le 14 juin, des sources locales avaient également rapporté un massacre d’au moins 40 personnes lors d’un affrontement dans la région de Gambella, frontalière du Soudan.

Dans leur déclaration, les évêques éthiopiens ont manifesté leur désapprobation notamment face au caractère identitaire de ces massacres. «Notre Église est profondément préoccupée par la situation dangereuse dans laquelle se trouvent les gens dans leur pays et dans leur famille. Personne ne devrait être tué en raison de son identité et de sa religion», ont-ils souligné. 

Respecter la dignité humaine

L’épiscopat catholique d’Ethiopie exhorte les autorités politiques, administratives et religieuses du pays, ainsi que tous les citoyens éthiopiens à mettre fin à ce climat de violence et à ces actes qui portent gravement atteinte à la dignité humaine. «Il n'existe aucun motif acceptable qui puisse conduire à la mort et à l'humiliation d'un être humain», ont tenu à rappeler les prélats éthiopiens.

Le pays continue d’être le théâtre des violences. Le 4 juillet, le gouvernement éthiopien a annoncé que l’Oromia a été le théâtre d’un nouveau massacre de civils, sans donner de bilan. Dans un communiqué publié le même jour, Human Rights Watch (HRW) dénonçait le fait que le conflit dans le nord de l'Ethiopie «éclipse un cycle persistant de violences» dans l’Oromia, attribuables tant aux forces de sécurité qu’à l'Armée de libération oromo (OLA), rébellion active depuis 2018 en Oromia. L’ONG déplorait une impunité généralisée concernant les violations des droits dans la région qui date bien avant que n’éclate le conflit dans le nord du pays et qui se poursuit.

Pour leur part, les députés éthiopiens ont créé, dans une résolution adoptée mercredi 6 juillet, une commission d'enquête sur les récents massacres inhumains de civils et de membres des forces de sécurité dans plusieurs régions du pays.

 

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07 juillet 2022, 15:56