Déclaration de l’Alliance des religions en faveur de la paix Déclaration de l’Alliance des religions en faveur de la paix 

Côte d’Ivoire : déclaration de l’Alliance des religions en faveur de la paix

A la veille de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, organisée le samedi 31 octobre 2020, les guides religieux musulmans et chrétiens, réunis au sein de l’Alliance des religions en faveur de la paix en Côte d’Ivoire, ont rendu public une déclaration en faveur de la paix.

Jean-Pierre Bodjoko, SJ* (avec Marcel Ariston Blé) - Cité du Vatican

Dans cette déclaration, les guides religieux chrétiens et musulmans disent prendre à témoin l’opinion nationale et internationale du constat qu’ils ont pu se faire, au terme de leurs consultations avec les acteurs politiques ivoiriens, dans le cadre d’un processus électoral paisible et apaisé, avec comme objectif d’éviter au pays une nouvelle crise post-électorale. La déclaration a été lue par le père Emile Kélignon, secrétaire général adjoint de la Conférence épiscopale ivoirienne, à la Mosquée d’Abidjan Cocody Riviera Golf.

Détérioration du climat social

Dans cette déclaration, l’Alliance des religions en faveur de la paix en Côte d’’Ivoire relève tout d’abord le fait que « depuis le début du processus de l’élection présidentielle 2020, le climat social ivoirien n’a cessé de se détériorer crescendo ».  Ils mentionnent dans leur texte que « Contrairement aux années électorales précédentes, la société ivoirienne vit en 2020, une crise pré-électorale qui a causé des blessures, des destructions de biens et de nombreuses pertes en vie humaine ».  

Ainsi, préoccupés par ce qui arrive à cette occasion en Côte d’Ivoire, peut-on lire dans cette déclaration, les guides religieux musulmans et chrétiens font savoir qu’ils ont, tour à tour, rencontré « des autorités politiques et des acteurs sociaux ivoiriens, en vue de partager avec eux leur initiative de prévention de conflit ».

Régler le différend par le dialogue   

A l’issue de ces différentes rencontres, la classe religieuse, tout en prenant la presse nationale et internationale à témoin, retient de tous ses interlocuteurs « la volonté de régler leurs différends par le dialogue inter ivoirien ». En outre, notent les guides religieux, « chaque leader politique, en prenant les religieux à témoin, a fait le point des bonnes actions de son camp en faveur du dialogue, en rendant le camp adverse responsable des difficultés ou blocages constatés ».

Toutefois, expliquent-ils, tous, sans exception, se sont engagés « à contribuer à la culture du vivre-ensemble de nos populations, nonobstant les différences culturelles, politiques et religieuses de celles-ci ».

Les acteurs politiques ont divisé la patrie

Fait amer constaté au terme, de tous ces ballets diplomatiques, font savoir les religieux « comme en 1995, les acteurs politiques ivoiriens ont divisé « la patrie de la vraie fraternité » d’un côté, les partisans de la tenue du scrutin à date constitutionnelle ; et de l’autre, ceux qui souhaitent le report de l’élection présidentielle et qui exigent que toutes les conditions d’un vote crédible soient remplies » précisent-t-ils.

Les guides religieux indiquent dans cette déclaration avoir joué leur partition dans la recherche de la paix en donnant de la voix dans les médias confessionnels puis en sensibilisant à la non-violence par le biais des panneaux d’affichages.

Pour conclure leur message, les religieux chrétiens et musulmans ont tenu à exhorter « les populations en général et particulièrement la jeunesse à proscrire de leur militantisme politique, la violence sous toutes ses formes », tout en marquant leur disposition « de jour comme de nuit, à toujours accompagner les Ivoiriens à ne jamais oublier l’enjeu : la Côte d’Ivoire ».

*Twitter : @JPBodjoko E-mail : jeanpierre.bodjoko@spc.va

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01 novembre 2020, 23:09