Mgr Abraham Kome, évêque de Bafang, et Président de la Conférence nationale du Cameroun. (Ph. : JP Bodjoko, SJ/Vaticannews) Mgr Abraham Kome, évêque de Bafang, et Président de la Conférence nationale du Cameroun. (Ph. : JP Bodjoko, SJ/Vaticannews) 

Mgr Kome : L’exploitation abusive de la forêt, un casse-tête

L’Assemblée spéciale des évêques sur l’Amazonie s’est achevée mais elle doit encore porter ses fruits. Pour Mgr Abraham Kome, évêque de Bafang, et Président de la Conférence nationale du Cameroun, mais aussi membre Réseau ecclésial du Bassin du Congo, REBAC, quand on détruit la nature, on offense Dieu.

Jean-Pierre Bodjoko, SJ – Cite du Vatican

Mgr Abraham Kome pense que « c’est une très bonne initiative d’attirer l’attention du monde entier sur ce qu’on appelle en termes consacrés « Notre maison commune ». Cette maison commune, estime-il, est à envisager en intégrant simultanément le Bassin du Congo et celui de l’Amazonie qui constituent les poumons du monde. Alors que le Réseau ecclésial pan-amazonien, REPAM, s’occupe de l’Amazonie, le Bassin du Congo lui, est tenu par le Réseau ecclésial du Bassin du Congo, REBAC, qui est la structure qui coordonne la réponse de l’Eglise dans la préservation de cet espace  et ainsi montrer sa solidarité pour l’ensemble de l’humanité.

L’exploitation abusive des forêts

« Le nombre de camions qui portent les bois est un indicateur clair que la forêt est vraiment décimée », décrie Mgr Kome qui regrette surtout qu’une telle exploitation se mène avec une insouciance plus inouïe devant la misère des populations autochtones.

L’autre pendant du défi est l’exploitation des minerais qui amène son lot de danger, en polluant les eaux notamment, et ce, sans compter les éboulements, etc.

L’évêque de Bafang fait appel aux autorités aussi bien civiles que politiques camerounaises à davantage de prise de conscience afin de faire en sorte que l’exploitation minière qui s’opère bénéficie aussi à la population autochtone.

Prendre soin de la création

« La première blessure que nous recevons c’est de voir la personne qui offense le Créateur à travers la manière avec laquelle il exploite la créature », dit Mgr Kome  qui relève que sur le plan de la pastorale la tâche n’est pas aisée dans les zones assez reculées, en raison de la dégradation du réseau routier due notamment au passage des gros camions transportant des grumes. Et cette détérioration des route qui ne facilite pas la mobilité pour les prêtres qui doivent visiter les paroissiens des milieux reculés. Les chrétiens et les populations sont donc ainsi abandonnés à eux-mêmes.

Entreprendre l’éducation à la base

La dévastation de la nature par l’homme est d’autant plus préoccupant qu’elle mérite une réponse bien adéquate, qui comprend, à en croire Mgr Kome, la prise au sérieux notamment de l’éducation des enfants. « Nous avons mis sur pied au Cameroun un document en lien avec le civisme, et dans lequel nous avons une grande plage qui parle de l’environnement, où nous intéressons les jeunes, déjà tout petits, à savoir que la maison commune n’est pas un détail, cela fait partie de nous », affirme-t-il. « Nous avons une autre structure qui s’occupe des industries extractives. Là aussi nous veillons à ce que les règles soient respectées. C’est très difficile parce que parfois ces sociétés sont couvertes, elles sont protégées et nous nous sentons comme impuissants pour les inquiéter. Mais au moins lorsque nous avons des éléments nous pouvons faire un lobby, nous pouvons attirer l’attention des populations et même du monde », a encore affirmé Mgr Kome.

Mgr Abraham Kome au micro de Jean-Pierre Bodjoko, SJ

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30 octobre 2019, 19:39