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Regina Cæli: l’Ascension, une anticipation de notre destination

En ce septième dimanche de Pâques, où dans plusieurs pays du monde a été célébrée la solennité de l’Ascension du Seigneur, le Saint-Père a souligné dans son exhortation, lors de la prière du Regina Caeli, que «le retour de Jésus auprès du Père nous apparaît non pas comme un départ de nous-mêmes, mais plutôt comme une anticipation de notre destination». Et puisque le Christ nous montre le chemin, François a invité les fidèles à «accomplir les œuvres de l’amour».

Christian Losambe, SJ – Cité du Vatican

Si l’Ascension du Seigneur a été célébrée au Vatican et dans certains pays jeudi 9 mai, c’est en ce dimanche que cette solennité se fête en Italie et dans plusieurs autres parties du monde. Le Pape François a délivré son exhortation devant des milliers de fidèles et pèlerins rassemblés place Saint-Pierre, sous un sublime soleil printanier, avant la prière du Regina Caeli. S’appuyant sur l’Évangile qui raconte que Jésus, après avoir confié aux Apôtres le soin de poursuivre son œuvre, «fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu» (Mc 16, 19), l’évêque de Rome a invité à «nous considérer précisément, en tant qu’Église, comme ce corps que le Christ, monté au ciel, entraîne avec lui comme dans une "cordée"».

Jésus, monté au ciel, nous entraîne avec lui

D’emblée, le Pape a voulu expliquer le sens que revêt l’Ascension du Seigneur dans la vie du chrétien. Le retour de Jésus auprès du Père, a-t-il fait savoir, «nous apparaît non pas comme un départ de nous-mêmes, mais plutôt comme une anticipation de notre destination». Cette réalité s’apparente à la montée vers le sommet d’une montagne, a renchéri François, «où l’on marche, difficilement, et finalement, à un tournant du chemin, l'horizon s'ouvre et l'on voit le panorama». «C'est alors que tout le corps trouve la force d'affronter l'ascension finale. Tout le corps -les bras, les jambes et tous les muscles- se tend et se concentre pour atteindre le sommet», a-t-il souligné.

Poursuivant, le Pape a fait comprendre aux fidèles et pèlerins rassemblés place Saint-Pierre que «nous, l'Église, nous sommes précisément ce corps que Jésus, monté au ciel, entraîne avec lui comme dans une "cordée"». En effet, a-t-il expliqué, «c'est Lui qui nous dévoile et nous communique, par sa Parole et par la grâce des Sacrements, la beauté de la Patrie vers laquelle nous sommes en chemin». Ainsi, nous aussi, ses membres, a ajouté le Saint-Père, «nous montons joyeusement avec lui, notre chef, sachant que le pas d'un seul est un pas pour tous, et que personne ne doit se perdre ni rester derrière, parce que nous sommes un seul corps (cf. Col 1,18 ; 1 Co 12,12-27)».

Accomplir les œuvres de l’amour

Toutefois, a indiqué François, c’est par étapes que Jésus nous montre le chemin, lesquelles étapes nous sont présentées dans l’Évangile d'aujourd'hui: «proclamez l'Évangile, baptisez, chassez les démons, affrontez les serpents, guérissez les malades (cf. Mc 16,16-18)». En bref, a-t-il expliqué, il s’agit d’accomplir les œuvres de l'amour: «donnez la vie, apportez l'espérance, éloignez-vous de toute méchanceté et de toute mesquinerie, répondez au mal par le bien, soyez proches de ceux qui souffrent».

Et plus nous agissons ainsi, a confié l’évêque de Rome, «plus nous nous laissons transformer par son Esprit, plus nous suivons son exemple, et plus, comme en montagne, nous sentons l'air autour de nous devenir léger et pur, l'horizon large et le but proche, les paroles et les gestes devenir bons, l'esprit et le cœur se dilater et respirer».

Au terme de son exhortation, le Pape a encouragé les fidèles à rendre vivant en eux «le désir de Dieu, de son amour infini et de sa vie qui est la vie éternelle», plutôt que d’être aplatis et ancrés aux choses passagères, à l'argent, au succès, aux plaisirs, afin que «mon désir du Ciel me conduise à aimer mes frères et sœurs d'un cœur grand et désintéressé, et à sentir qu'ils sont mes compagnons de route vers le Paradis». «Que Marie nous aide, elle qui est déjà arrivée au but, à marcher ensemble avec joie vers la gloire du Ciel», a conclu le Saint-Père.

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12 mai 2024, 11:57

Qu’est-ce que le Regina Coeli?

L’antienne Regina Coeli (ou Regina Caeli) est l’une des quatre antiennes mariales (les autres étant l’Alma Redemptoris mater, l’Ave Regina et le Salve Regina).

C’est le pape Benoît XIV en 1742 qui demanda à cette prière que soit récitée, en remplacement de l’Angélus et debout en signe de victoire sur la mort, pendant le Temps Pascal, c’est-à-dire entre le dimanche de Pâques et la Pentecôte.

Le Regina Coeli, comme l’Angélus, est récité trois fois par jour : à l’aube, à midi, et au coucher du soleil, en signe de consécration de la journée à Dieu et à Marie.

Cette antique antienne remonterait, selon une pieuse tradition, au VIème  ou au Xème siècle, tandis que sa diffusion est documentée depuis la première moitié du XIIIème siècle, lorsqu’elle est introduite dans le Bréviaire franciscain. Elle se compose de quatre courts versets, chacun desquels se termine par un Alléluia, et c’est la prière que les fidèles adressent à marie, Reine du Ciel, pour se réjouir avec elle de la résurrection du Christ.

Le pape François, le 6 avril 2015, précisément au cours de la récitation du Regina Coeli au lendemain de Pâques, a conseillé quelle devait être la prédisposition de notre cœur lorsque cette prière est récitée :

« Nous nous adressons à Marie en l’invitant à se réjouir, car Celui qu’elle a porté en elle est ressuscité comme il l’avait promis, et nous nous confions à son intercession. En réalité, notre joie est le reflet de la joie de Marie, car c’est elle qui a gardé et qui garde avec foi les événements de Jésus. Récitons dont cette prière avec l’émotion des enfants qui sont heureux parce que leur Mère est heureuse ».