2023.01.04 Ritratto di Papa Pio VII di Vincenzo Camuccini

Pie VII, homme de communion et de charité en périodes difficiles

Dans la matinée de samedi 20 avril, le Pape François a rencontré les pèlerins venant des diocèses de Cesena-Sarsina, Savona, Imola et Tivoli, à l'occasion du deuxième centenaire de la mort du pape Pie VII, survenue le 20 août 1823. Dans le discours qu’il leur a adressé, le Saint-Père a évoqué trois valeurs clés du portrait de son prédécesseur: la communion, le témoignage et la miséricorde

Vatican News

Sa formation à l'abbaye bénédictine de Cesena, son service épiscopal dans les diocèses d'Imola et Tivoli et son emprisonnement à Savone à l'époque napoléonienne, sont quelques-unes des étapes qui ont marqué la vie du Serviteur de Dieu Pie VII. Reparcourant son existence, devant les pèlerins rencontrés dans le cadre des célébrations du deuxième centenaire de la mort de son prédécesseur, François a rappelé le grand témoignage rendu par Pie VII, né à Cesena en 1742, dans une période historique marquée par de profonds bouleversements politiques et sociaux. La communion, le témoignage et la miséricorde, a-t-il dit, sont des éléments essentiels de son parcours, également «nécessaires pour notre cheminement personnel et communautaire».

Un dévouement pour Dieu et l'Église

Le pape Pie VII, Barnaba Niccolò Maria Luigi Chiaramonti, «a été et est pour nous tous un grand exemple de bon pasteur qui donne sa vie pour son troupeau», a poursuivi François. C'était un homme d'une culture et d'une piété remarquables. Il était pieux, moine, abbé, évêque et pape. Dans toutes ces fonctions il a toujours gardé intact son dévouement à Dieu et à l'Église, même au prix de grands sacrifices. Comme au moment dramatique de son arrestation où, à ceux qui lui proposaient une sortie de prison en échange de compromis sur ses responsabilités pastorales, il répondait: «Non debemus, non possumus, non volumemus », c’est-à-dire «nous ne devons pas, nous ne pouvons pas, nous ne voulons pas», confirmant, au prix de sa liberté personnelle, ce qu'il avait promis de faire, avec l'aide de Dieu, le jour de son élection.

Exemple de communion 

Les désordres provoqués par la Révolution française et les invasions napoléoniennes avaient produit, et continuaient de fomenter des fractures douloureuses, tant au sein du peuple de Dieu que dans ses relations avec le monde environnant: des blessures, autant morales que physiques. Même le Pape semblait bouleversé. Dans ce contexte, Pie VII, a souligné François, était «un partisan et un défenseur convaincu» de la nécessité de promouvoir la communion. Avec sa persévérance calme et tenace dans la défense de l'unité, il a su transformer l'arrogance de ceux qui voulaient l'isoler et l'éloigner, la dépouillant publiquement de toute dignité en la transformant en opportunité pour relancer un message de dévouement et d'amour pour l'Église, auquel le peuple de Dieu a répondu avec enthousiasme. Le résultat fut une communauté matériellement plus pauvre, mais moralement plus cohésive, plus forte et crédible. «Et son exemple nous encourage à être, à notre époque, même au prix de sacrifices, des bâtisseurs d'unité dans l'Église universelle, dans l'Église locale, dans les paroisses et dans les familles: faire la communion, encourager la réconciliation, promouvoir la paix, fidèle à la vérité dans la charité!», a fait remarquer le Pape en réitérant combien le bavardage est destructeur de communion.


François a relevé une autre valeur de Pie VII, son témoignage de vie: C'était un homme de nature douce, qui annonçait avec courage l'Évangile, à travers sa parole et par sa vie. Il soulignait aux cardinaux électeurs, au début de son pontificat que «L'Église a besoin de nos bons exemples; afin que chacun comprenne que dans le mépris des richesses, dans l'humilité, dans la modestie, dans la patience, dans la charité et enfin dans chaque devoir sacerdotal, l'image de Notre Créateur est représentée, et préserve la dimension authentique de l'Église». En vivant et en promouvant dignement son témoignage, tant dans les bons que dans les mauvais moments, tant au niveau personnel qu'ecclésial, il a réalisé son idéal de prophétie chrétienne, même lorsque cela l'a amené à se heurter aux puissants de son époque.

L’attention pour les nécessiteux et la miséricorde

Malgré les lourds obstacles posés à son travail par les événements napoléoniens, le pape Pie VII a concrétisé son attention pour les nécessiteux, en se distinguant par quelques réformes sociales de grande envergure et des initiatives innovantes à son époque, comme la révision des rapports de "vasselage", avec pour conséquence l'émancipation des paysans pauvres, l'abolition de nombreux privilèges nobles, du «harcèlement», des cadeaux, de l'usage de la torture et la création d'une chaire de chirurgie à l'Université La Sapienza, pour l'amélioration de l'assistance médicale et l'augmentation de la recherche.

Un homme zélé dans sa mission

Pie VII, 251e pape de l'Église catholique, était un homme très intelligent, très pieux et rusé, a poursuivi François. Il a su mener son emprisonnement avec ruse. Parfois, il dissimulait et envoyait des messages dans son linge et parvenait ainsi à diriger l'Église. Il a utilisé son intelligence pour accomplir la tâche de gouverner l’Église que le Seigneur lui a confiée. Le Pape François a également rappelé que Pie VII faisait preuve de charité «envers ses persécuteurs: tout en dénonçant sans détour leurs erreurs et leurs abus, il s'efforçait de maintenir ouverte une voie de dialogue avec eux et, surtout, leur offrait toujours son pardon». Au point d'accorder l'hospitalité dans les États pontificaux, «aux proches de Napoléon qui quelques années plus tôt, l'avait fait prisonnier en demandant pour lui, après sa défaite, un traitement humain en prison».

Le Pape François a énuméré ses qualités de «l'amour de la vérité, de l'unité, du dialogue, de l'attention aux plus démunis, de pardon, de la recherche tenace de la paix», invitant à réfléchir aux valeurs léguées par Pie VII. Et surtout «de les faire nôtres et d'en témoigner, pour que grandisse en nous et dans nos communautés le style de douceur et la volonté de sacrifice». Être doux, a-t-il conclu, ne signifie pas être «stupide mais plutôt intelligent, comme le Seigneur nous le recommande. Être candide comme la colombe mais fourbe comme le serpent.»

 

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20 avril 2024, 14:15