Angélus: Dieu nous aime d’un amour inconditionnel et gratuit
Jacques Ngol, SJ – Cité du Vatican
L’Évangile raconte l’histoire d’un propriétaire d’une vigne qui «sort aux premières heures du jour jusqu'au soir pour embaucher des ouvriers», explique le Saint-Père. Ce fermier paie tous ses ouvriers de «la même manière, même ceux qui n'ont travaillé qu'une heure»: c’est le paradoxe de la Justice de Dieu.
Dieu rembourse tout le monde avec la même pièce
La manière de procéder du propriétaire de cette vigne semble «être une injustice» déclare François avant d’inviter à ne pas lire la parabole «au travers des critères salariaux». Cette parabole, affirme le Souverain pontife, veut plutôt nous «montrer les critères de Dieu, qui ne calcule pas nos mérites, mais qui nous aime comme des enfants». Cet amour de Dieu se manifeste dans cette épisode par deux actions: «Dieu sort à toute heure pour nous appeler; il rembourse tout le monde avec la même "pièce"».
Dieu, poursuit l’évêque de Rome, «n'attend pas que nos efforts viennent à lui, il n'examine pas nos mérites avant de nous chercher, il n'abandonne pas si nous tardons à lui répondre». C’est parce qu'il est si généreux que «Dieu rend à tous la même «monnaie», qui est «son amour». Pour le Saint-Père, le sens ultime de la parabole réside en ceci que même «les ouvriers de la dernière heure sont payés comme les premiers», ce qui explique la supériorité de la Justice de Dieu comparativement à celle des hommes. La justice humaine dit qu'il faut «rendre à chacun ce qu'il mérite», alors que «la justice de Dieu ne mesure pas l'amour à l'aune de nos rendements, de nos performances ou de nos échecs». Dieu nous aime parce que nous sommes ses enfants, et il le fait d'un amour inconditionnel et gratuit.
Aller vers les autres avec un amour inconditionnel
Poursuivant, le Saint-Père met en garde contre le risque «d'avoir une relation "mercantile" avec Dieu, en comptant davantage sur nos propres prouesses que sur la générosité de sa grâce». Car, parfois, même en tant qu'Église, «au lieu de sortir à toute heure du jour et de tendre la main à tous, nous pouvons nous sentir comme les premiers de la classe, en jugeant les autres lointains, sans penser que Dieu les aime aussi avec le même amour que celui qu'il a pour nous», affirme le Pape François.
Il fait remarquer par ailleurs que même dans nos relations, qui sont le tissu de la société, «la justice que nous pratiquons n'arrive pas à sortir de la cage du calcul, et nous nous limitons à donner en fonction de ce que nous recevons, sans oser aller plus loin, sans parier sur l'efficacité du bien fait gratuitement et de l'amour offert avec la générosité du cœur». Le Pape conclut son exhortation, invitant à se poser la question de savoir si, en tant que chrétien, «je sais sortir pour aller vers les autres, ou suis-je généreux envers tous, sais-je donner ce plus de compréhension et de pardon, comme Jésus me l'enseigne».
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