Marie, «clé de l’espérance» contre les maux de ce monde

Le Pape François a présidé ce 1er janvier 2023 la messe de la solennité de Sainte Marie, Mère de Dieu. Depuis la basilique Saint-Pierre, il a encouragé les fidèles à se tourner vers Marie pour garder l’espérance, et à imiter les bergers qui concilient action et attention aux autres.

Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

Commencer l’année sous le regard de la Mère de Dieu. Voilà de quoi trouver élan et confiance, car il y a là une «très belle nouvelle», a d’emblée rappelé François: «Dieu à une Mère».

L’évêque de Rome célébrait la première messe de la nouvelle année au lendemain de la mort du Pape émérite Benoît XVI, décédé à l’âge de 95 ans au monastère Mater Ecclesiae, au Vatican. 

Le Souverain Pontife, sous la coupole de la basilique Saint-Pierre, a débuté son homélie en revenant sur le sens du vocable sous lequel est célébrée la Vierge Marie chaque 1er janvier, «Mère de Dieu». Une acclamation définie à Éphèse en 431 par les Pères du Concile, signifiant que pour Dieu, qui a pris chair d’une femme, «notre humanité est aussi son humanité». «Il a montré son amour concret pour notre humanité, en l’étreignant vraiment et pleinement. Frères et sœurs, Dieu ne nous aime pas en paroles, mais par des actes», a souligné François devant près de 5000 fidèles.


Prier pour tous ceux qui souffrent

Le Saint-Père est ensuite revenu sur la prière «la plus familière et la plus intime» du peuple de Dieu, le Je vous salue Marie, particulièrement sur la demande «Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs». Marie «répond toujours à cette invocation, elle écoute nos demandes, nous bénit avec son Fils dans les bras, nous apporte la tendresse de Dieu fait chair», a assuré le Saint-Père.

Autrement dit, elle apporte de l’espérance, dont nous avons besoin «comme la terre a besoin de pluie». «L’année qui s’ouvre sous le signe de la Mère de Dieu, qui est la nôtre, nous dit que la clé de l’espérance c’est Marie», a déclaré le Pape, confiant ensuite à la Mère de Dieu l'âme de Benoît XVI, «pour qu'elle l'accompagne dans son passage de ce monde à Dieu». 

François a aussi invité à prier spécialement pour «pour les enfants qui souffrent et qui n’ont plus la force de prier, pour tant de frères et sœurs touchés par la guerre dans de nombreuses parties du monde», pour ceux qui vivent «dans l’obscurité et le froid, dans la misère et la peur, plongés dans la violence et l’indifférence !»

Le service n’attend pas

Puis en ce dimanche qui est aussi la Journée mondiale de la Paix, le Souverain Pontife a expliqué que par Marie, «la paix de Dieu veut entrer dans nos maisons, dans nos cœurs, dans notre monde». Et pour accueillir cette paix, a-t-il indiqué, les bergers de Bethléem sont un exemple, eux qui ont su «aller et voir» l’Enfant Jésus dans une mangeoire.

Le Pape a ainsi invité les croyants à «se lever, saisir les occasions de grâce, aller, prendre des risques», à s’engager concrètement pour faire le bien. On «ne peut pas rester immobile et à son aise, en attendant que les choses s’améliorent», a-t-il insisté, car «tant de personnes, dans l’Église et dans la société, attendent le bien que toi, et toi seul, peux donner, ton service». François a dénoncé «la paresse qui anesthésie», «l’indifférence qui paralyse», le risque de se morfondre devant un écran. Il est urgent au contraire de «renoncer à nombre d’habitudes et de conforts pour nous ouvrir aux nouveautés de Dieu qui se trouvent dans l’humilité du service, dans le courage du soin».


Retrouver le temps de s’intéresser aux autres

Les bergers, devant la crèche et la sainte Famille, entrent dans une attitude de contemplation. «Il est important de voir, d’embrasser du regard, de se tenir, comme les bergers, devant l’Enfant dans les bras de sa Mère, a expliqué François. Sans rien dire, sans rien demander, sans rien faire. Regarder en silence, adorer…» Et le Successeur de Pierre d’encourager à prendre le temps, dans un quotidien parfois tourbillonnant, «de voir, c’est-à-dire d’ouvrir les yeux et de les garder ouverts sur ce qui compte: Dieu et les autres», en se laissant suprendre par les rencontres. 

L’évêque de Rome a déploré le fait que nous n’ayons souvent guère de temps libre pour le Seigneur, ni pour ceux qui nous entourent: «pris par la hâte et par les tâches, il n’y a plus de temps pour écouter la femme, le mari, pour parler aux enfants, leur demander comment ils se sentent en eux-mêmes, et pas seulement comment vont les études et la santé».

Le Pape a achevé cette homélie en souhaitant à tous de retrouver «dans l’élan d’aller et dans l’émerveillement de voir, les secrets qui rendront cette année vraiment nouvelle», et de vaincre «la fausse paix de la séduction». Puis, il a invité à toujours «regarder la Madonne» célébrée aujourd’hui.

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01 janvier 2023, 11:30