Le Pape à la Caritas : vivre la charité, ne pas la faire
Xavier Sartre – Cité du Vatican
Après la messe célébrée dans la basilique Saint-Pierre jeudi 23 mai, la rencontre que le Pape François a eu ce lundi à la mi-journée avec les participants à la 21e assemblée générale de Caritas Internationalis, est la seconde.
Dans son discours, le Saint-Père est revenu sur trois mots-clés : «la charité, le développement intégral et la communion». La charité vient de Dieu lui-même, a souligné le Pape. C’est le fait que Dieu nous embrasse tous, en particulier les derniers et les souffrants. La charité n’est pas qu’une «prestation» qui ne ferait de Caritas qu’une «agence humanitaire» ; c’est le Christ, «le signe et l’instrument de l’amour de Dieu pour l’humanité et pour toute la création, notre maison commune».
Charité, développement intégral et communion
La vision de l’homme qui est au cœur de la charité implique tout l’être humain, en tant que fils de Dieu, créé à son image. «Les pauvres, a rappelé François, sont avant tout des personnes, et dans leurs visages s’inscrit celui du Christ-même». D’où le devoir de les rejoindre «dans les périphéries les plus extrêmes et dans les souterrains de l’histoire avec la délicatesse et la tendresse de l’Église Mère». Il faut promouvoir tout l’homme et tous les hommes pour qu’ils «soient auteurs et protagonistes de leur propre progrès».
«La logique du développement intégral» doit être «l’antidote à la culture du déchet et de l’indifférence», a affirmé François. D’où le soin particulier à apporter en matière spirituelle aux plus pauvres.
Enfin, concernant la communion, dans le Christ et dans l’Église, c’est elle qui «encourage, accompagne et soutient le service de la charité soit dans les communautés-mêmes, soit dans les situations d’urgence dans le monde entier». D’où l’accompagnement du dicastère pour le service du développement humain intégral.
Les pauvres ne sont pas des numéros
Le Pape François a ensuite invité les membres de la Caritas à vivre ces trois aspects avec «pauvreté, gratuité et humilité». D’où l’exhortation du Pape à v vivre avec les pauvres, car ils ne sont pas «des numéros» mais «des personnes». «Une charité qui n’implique pas le cœur, l’âme et tout notre être est une idée de charité qui n’est pas encore réalisée».
Pas question non plus de vivre la charité comme «une pilule calmante» de nos consciences inquiètes. C’est pour cela qu’il ne faut pas assimiler l’œuvre de la charité avec «l’efficacité philanthropique ou l’efficacité planificatrice».
Pire encore, transformer la charité en business et voir des opérateurs qui «parlent tant de la charité mais qui vivent dans le luxe ou dans la dissipation». Le Pape est également peiné de voir que certains opérateurs se transforment en «fonctionnaires et bureaucrates».
La charité, c’est bien plus que cela : «c’est la rencontre expérimentale avec le Christ, c’est le vouloir-vivre avec le cœur de Dieu qui ne nous demande pas d’avoir envers les pauvres un amour générique, une affection ou de la solidarité, mais de le rencontrer en eux».
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