Pape: un effort collectif est nécessaire pour contrer les addictions
Marie Duhamel – Cité du Vatican
Comment ne pas être interpellé par «les dynamiques socio-culturelles et par les formes pathologiques qui dérivent d’un climat culturel sécularisé, marqué par un capitalisme consumériste, l’autosuffisance, la perte des valeurs, un vide existentiel, la précarité des liens et des relations» ? Du temps de Buenos Aires, le cardinal Bergoglio n’avait eu de cesse d’accompagner les victimes du Paco. La drogue bon marché faisait des ravages dans les bidonvilles argentins.
La drogue est une «blessure» qui emprisonne tant de personnes dans ses filets ; des victimes qui ont perdu leur liberté pour se retrouver esclaves d’une «dépendance chimique» qui nuit à la santé, la vie et à la société, affirme-t-il.
Santé, accompagnement et éducation
Si tous sont appelés à agir pour contrer «la production, l’élaboration et la distribution de drogue», François exhorte en particulier les gouvernements. C’est leur «devoir» de combattre «avec courage» «les trafiquants de mort». Le Pape évoque également cet «espace virtuel» «risqué» qu’est internet. Les jeunes y sont attirés et plongent dans un esclavage dont il est difficile de sortir. Ils perdent le sens de la vie et parfois la vie elle-même. L’Eglise estime qu’il faut de instaurer manière urgente une forme d’humanisme qui remette la personne humaine au centre du discours socio-économico-culturel ; un humanisme dont le fondement est «l’Évangile de la Miséricorde».
A partir de là, les chrétiens sont invités à mettre en place une action pastorale vraiment efficace afin de soulager, soigner et guérir les si nombreuses souffrances liées aux multiples formes d’addictions.
Au côté de la société civile, d’institutions nationales et internationales, l’Église est activement engagée, dit le Pape, dans la prévention, les soins, la réhabilitation des personnes dépendantes. Car pour triompher de ce mal, estime-t-il, «une politique isolée» ne fonctionnera pas. Un effort collectif des acteurs locaux portant notamment sur la santé, le soutien aux familles et l’éducation, est nécessaire, ainsi qu’une «meilleure coordination des politiques anti-drogue et anti-dépendance» afin de créer «un réseau de solidarité et proximité» avec les malades, pour qu’ils puissent «à leur tour» apaiser les souffrances de leurs frères.
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