Message de François à Bartholomée: la Création est un don et non une possession
Gabriella Ceraso – Cité du Vatican
Une mer merveilleuse qui se transforme en «une tombe pour les hommes, les femmes et les enfants». C’est ainsi que le Pape François définit la Méditerranée dans son message adressé au Patriarche Bartholomée 1er et aux participants au Symposium international sur la protection et la sauvegarde de l’environnement qui s’est ouvert hier à Athènes, en présence notamment du cardinal John Onaiyekan, archevêque d’Abuja, au Nigéria, et du cardinal Peter Turkson, préfet du Dicastère pour le Service du Développement humain intégral, qui a lu le message du Pape François.
Préoccupation pour les migrants et réfugiés
Le Pape évoque le souvenir de sa visite à Lesbos en 2016, qui fut l’occasion d’exprimer la préoccupation commune de l’Église catholique et de l’Église orthodoxe pour la situation des migrants et réfugiés. «Je suis resté frappé par la pensée qu’une mer si belle puisse devenir une tombe pour des hommes, des femmes et des enfants qui en grande partie cherchaient seulement à fuir les conditions inhumaines de leur terre», explique le Pape dans ce message. «Là, j’ai pu toucher avec les mains la générosité du peuple grec, si riche de valeurs humaines et chrétiennes, et leur effort, malgré les effets de la crise économique, pour réconforter ceux qui, privés de tous leurs biens matériels, s’étaient dirigés vers leurs rivages.»
La Création est un don et non une possession
Face aux «conditions dramatiques» observées concrètement durant cette visite, le Pape explique avoir pu mieux comprendre l’importance du thème du Symposium de ces journées. La fragilité ne vient pas seulement «des situations des personnes vulnérables dans le monde entier», comme le montre le croissant «exode des migrants climatiques et des réfugiés environnementaux», a expliqué François, mais en réalité «nous sommes aussi en train de condamner les générations futures à vivre dans une maison commune réduite à des ruines». Le Pape demande donc un examen de conscience sérieux face «à la crise écologique» que nous sommes en train de vivre, en reformulant la question : «quel type de monde désirons-nous transmettre à ceux qui viendront après nous, aux enfants qui sont en train de grandir ?». «Le soin de la Création, comprise comme un don partagé et non pas comme une possession privée, implique toujours la reconnaissance des droits de toute personne et de tout peuple», insiste-t-il.
Catholiques et orthodoxes ensemble pour le soin de la Création
En faisant ensuite référence au Message pour la Journée mondiale de prière pour la Création du 1er septembre, écrit conjointement avec le Patriarche Bartholomée, François souligne que «le devoir de prendre soin de la création défie toutes les personnes de bonne volonté et invite les chrétiens à reconnaître les racines spirituelles de la crise écologique, et à coopérer dans une réponse sans ambiguïté. La Journée mondiale de prière pour la Création est un pas dans cette direction, puisqu’elle démontre notre préoccupation commune et notre aspiration à travailler ensemble pour affronter ce problème délicat. C’est ma ferme intention que l’Église catholique continue à cheminer avec Sa Sainteté et le Patriarcat œcuménique le long de ce parcours. De la même façon, j’espère que catholiques et orthodoxes, avec les fidèles d’autres communautés chrétiennes et toutes les personnes de bonne volonté, pourront travailler ensemble activement et au niveau local pour le soin de la création et pour un développement durable et intégral.»
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