Quelle intégration pour les juifs éthiopiens en Israël ?
Entretien réalisé par Marie Duhamel – Cité du Vatican
À Kiryat Ata, les routes ont longtemps porté les stigmates des pneus brûlés. C’est dans cette banlieue industrielle près du port de Haïfa en Israël qu’un jeune homme de 19 ans d’origine éthiopienne a été tué au début de l’été par un policier, qui n’était pas en service au moment des faits.
Sa mort dans des conditions peu claires a suscité une onde de colère au sein de la communauté juive éthiopienne qui a dénoncé dans la rue un nouveau crime raciste. Pendant près d’une semaine, à Tel Aviv et dans le nord du pays, des centaines d’entre eux ont manifesté contre les violences policières et la discrimination qu’ils disent subir.
D’abord distante, la police a entrepris d’évacuer les routes bloquées. Des heurts ont eu lieu : 140 personnes ont été arrêtées, 111 policiers blessés.
Le président Reuven Rivlin et le Premier ministre Benyamin Netanyahu ont appelé au calme, tout en reconnaissant que les problèmes auxquels sont confrontés nombre des 140 000 Israéliens éthiopiens résidant dans le pays devaient être traités.
Arrivée en Israël lors de deux opérations organisées par l’État hébreu en 1984 et 1991, il n’a pas été facile de s’intégrer pour la première génération de Falashas, reconnus comme les descendants d’une des dix tribus perdues d’Israël, venant de zones rurales des hauts plateaux d’Éthiopie et souvent illettrés.
La situation s’est améliorée pour les 50 000 jeunes appartenant à la seconde génération de juifs éthiopiens, eux nés en Israël.
Lisa Antéby-Yémini est anthropologue, chargée de recherche au CNRS et membre de l’Institut d'ethnologie méditerranéenne, européenne et comparative à l’Université d’Aix-Marseille. Elle est l’auteur de plusieurs ouvrages sur les juifs éthiopiens d’Israël. Elle revient sur l’intégration de cette communauté en Israël.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici