L’appel au dialogue des évêques salvadoriens dans un pays en crise
«Demandons à Dieu d'infuser en nous la puissance du Saint-Esprit, de transformer nos cœurs et de sauver notre nation», écrivent les évêques qui pensent surtout aux populations les plus vulnérables, menacées par les licenciements, le chômage, la pauvreté et la faim. Pour les prélats, les élites dirigeantes doivent se montrer à la hauteur de la tâche qui leur incombe, promouvoir inlassablement la solidarité car, disent-ils, «nous sommes tous dans le même bateau et nous devons nous sauver tous ensemble».
La conférence épiscopale dénonce le conflit ouvert opposant depuis des mois différentes sphères du pouvoir et imputable, selon elle, à un «manque de dialogue». Un bras de fer engage en effet le président Nayib Bukele et la Cour suprême ; le 19 mai dernier celle-ci a déclaré «nul et non avenu» le décret signé par Bukele prolongeant de 30 jours l’état d’urgence pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Par ce décret, le président est accusé d’être passé en force contre l’avis du Parlement, et ce faisant, d’avoir violé la Constitution. Les évêques salvadoriens plaident donc pour que les parties entament un vrai dialogue, «sincère et constructif» pour le bien d’une nation en butte à de nombreuses difficultés.
Le Salvador est touché, lui aussi, par la pandémie de Covid-19; avec 2 934 cas déclarés et 53 décès, il l’est toutefois moins que d’autres pays du continent. Les évêques se disent confiants, «convaincus que les jours le plus critiques sont derrière nous». Mais «rien ne sera plus comme avant, surtout pour les plus pauvres et marginalisés», mettent-ils en garde.
Et au virus s'est ajoutée une deuxième urgence causée par la tempête tropicale Amanda qui a fait au moins sept morts, dont un enfant de huit ans.
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