L'Europe commémore Edith Stein, femme de dialogue et d'espérance
Le 9 août 1942, mourait à Auschwitz, «comme la fille de son peuple martyr», Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix, au siècle Edith Stein. À la fin de l'audience générale mercredi 8 août, le Pape François a rappelé l'amour et la cohérence avec lesquels cette femme, «martyre de son peuple juif et chrétien», a cherché Dieu. «Juive, philosophe, religieuse et martyre» convertie au christianisme, elle ne renia pas l'appartenance au peuple juif mais en partagea le destin. «Illustre fille d'Israël et en même temps fille du Carmel», comme l'appelait Jean-Paul II, Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix avait la profonde conscience d'appartenir au Christ non seulement spirituellement mais aussi par filiation.
De l'athéisme à la conversion
«Quand j'avais quatorze ans - écrit-elle - j'ai cessé de pratiquer la religion juive et après mon retour vers Dieu, je me suis sentie juive». Ainsi, pour Edith Stein, recevoir le baptême ne signifiait pas «rompre avec le peuple juif».
C'est un banal événement de la vie quotidienne qui a changé le cours de la vie de la future sainte et l'a rapprochée de l’Église catholique, lorsqu'elle a vu une femme entrer prier dans une église avec ses sacs à provisions. «Mon incrédulité a été brisée et le Christ a commencé à briller». Dans la solide sécurité des croyances d'Edith Stein, Dieu venait d'ouvrir une brèche de manière irrémédiable.
Le mystère de la croix
«Elle a été capable d'expliquer l'espérance en laquelle elle a cru et à laquelle elle n'a pu donner un nom qu'après sa conversion : Jésus» - explique sœur Tiziana Caputo, experte de la pensée de Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix. Elle est entrée dans le mystère de la Croix, en a embrassé la souffrance, montrant au monde que «l'amour rend la douleur féconde et que la douleur approfondit l'amour», comme l'a dit Jean-Paul II dans l'homélie de la messe de canonisation de 1998.
Pour sœur Caputo, elle a crié au monde l'horreur de la Shoah, et à travers son cheminement spirituel, elle a proposé une vision de la femme dans toute sa complexité et sa spécificité, sans jamais la réduire à une simple copie en opposition à l'homme. «Edith Stein laisse donc un héritage large et articulé et pour nous - conclut la religieuse - elle devient une source de recherche, d'inspiration et de contemplation».
De l'homélie de Saint Jean-Paul II en 1998:
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